Le nouvel atelier artistique démarre cette semaine avec le chorégraphe Fu LE : découvrez son univers et son projet avec les danseurs de Danse en Seine !

Fu Le 1

Quel est ton univers chorégraphique ?

Je ne peux pas le dire, il grandit, se transforme, s’adapte. L’univers est bien trop grand pour le définir en quelques lignes. Il y a peut-être des constantes : le noir, l’absurde, l’ancrage visuel. Je suis issu des arts plastiques, du travail avec la matière, des surfaces rugueuses, des mouvements âpres et précis. Je considère la scène comme un monde d’origines, où tout peut naître, où se découvrir. Je sais que je n’aime pas trop en faire voir, pour tenir le spectateur en haleine, le forcer à chercher, à sentir, à apprécier chaque détail. Affamer le spectateur pour le rendre plus sensible à ce qu’il goûte : c’est peut-être là mon engagement politique.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création en cours ?

Co-PULATION, j’aime bien ce titre, même s’il n’a rien à voir directement avec la pièce. Il parle de beaucoup de choses, de la famille, du communautarisme, des générations de trentenaires sans enfants. J’ai réalisé récemment que dans l’éducation nationale, ce qui compte pour obtenir des points et de bonnes mutations, ce n’est ni les compétences techniques ni la qualité du travail effectué, mais c’est de faire des enfants, comme si nous vivions après-guerre et qu’il fallait repeupler la France.

Co-PULATION est une pièce qui s’attaque au désir d’absolu et d’authenticité qui mène ou perd chaque individu. Je me suis appuyé au départ sur certains écrits de Borges qui, à travers une recherche littéraire d’authenticité, évoquent de vains artifices – miroirs, masques ou encore la copulation – pour approcher l’idée de reproduction à l’identique. Le titre vient de lui : “Les miroirs et la copulation sont abominables, parce qu’ils multiplient le nombre des hommes.”

Quels ateliers as-tu prévu avec les danseurs de Danse en Seine ?

Je souhaite profiter du grand nombre de danseurs pour produire une vidéo-danse, confrontant le groupe et l’individu. J’ai travaillé avec 5, 10 ou même 15 danseurs… mais avec 40 ! La géométrie se perd, ça devient liquide. Nous travaillerons donc sur la masse, et toute l’horreur qu’elle m’inspire. Le tournage se fera en extérieur, j’organiserai des séances supplémentaires pour ceux qui veulent, afin de mener une recherche in-situ. Le produit final sera un tournage en plan séquence, qui offrira aux danseurs une expérience intense et mémorable.

Informations pratiques :
– Ateliers le mercredi soir, de 20h30 à 22h, au Carreau du Temple.
– Inscriptions : ici.
– Si vous avez des questions n’hésitez pas à nous écrire : ateliers@danseenseine.org
– Dates du cycle : 10/10, 17/10, 24/10, pas de cours le 31/10, 07/11, 14/11/2018 (restitution publique).