© Agathe Poupeney

En mars dernier, Joshua Hoffalt était nommé étoile, deux semaines plus tard, c’était au tour de Ludmila Pagliero, hier soir, c’est Myriam Ould-Braham qui reçoit cette distinction ultime… On pourrait presque s’en lasser si les premiers danseurs de l’Opéra de Paris n’étaient pas un tel vivier de talents!

Retour sur le parcours de cette très belle jeune femme, qui dansait au sommet depuis déjà longtemps…

Après avoir commencé la danse avec Yvonne Goubé, elle entre au Conservatoire National Supérieur de Paris, à ce moment elle ne sait pas encore si elle veut devenir danseuse. Une représentation de la Bayadère la décide et tout s’accélère: elle entre à l’École de Danse.

A 17 ans, elle fait son entrée dans le corps de ballet, nous sommes alors en 1999. En 2001, elle est nommée Coryphée, en 2002, Sujet.

Ce qui l’attirait dans la danse dans ces premières années?

« La rigueur. Avoir un défi permanent à relever, arriver à surmonter ce qui paraît insurmontable et constater que l’on progresse. C’est dur mais très stimulant. On comprend un peu plus tous les jours. Quand on entre dans le Corps de ballet, il faut vite apprendre à s’assumer seule. » (entretien de Gérard Manonni pour altamusica)

En 2003, elle danse Cupidon dans Don Quichotte et c’est la révélation, elle aime être en première ligne! En 2005, elle est promue Première Danseuse, gagne le prix du public de l’AROP et le prix Leonide Massine: la voilà dans le pas de Quatre du Lac des Cygnes (aux côtés de Dorothée Gilbert)…

Depuis, de nombreux balletomanes désespéraient de la voir accéder au sommet. Pourtant elle en a dansé des rôles d’étoile: Kitri dans Don Quichotte,

Aurore dans La Belle au Bois Dormant,

http://www.youtube.com/watch?v=8_bAX16H39A&feature=results_video&playnext=1&list=PLD17308F58C67234A

Swanilda dans Coppélia, Clara dans Casse-Noisette

http://www.youtube.com/watch?v=n8CUDVpkGk4

http://www.youtube.com/watch?v=ajo6KUyRUD8

Nikiya dans La Bayadère (sublime en avril dernier),

et Lise dans La Fille mal gardée.

Et à chaque fois cette même évidence, cette intelligence des rôles, une technique au service de l’interprétation, des bras d’une légèreté toujours juste… bref, on attendait cette nomination depuis longtemps!

Voici ce qu’elle disait quand on évoquait la nomination sous ses yeux de son partenaire Mathias Heymann et d’Isabelle Ciaravolla en 2009:

« Je sais maintenant qu’il faut attendre encore si l’on souhaite me nommer aussi, mais ce n’est pas du tout une obsession. Je n’ai pas l’intention de ne penser qu’à ça, de ne danser que pour ça et d’attendre une nomination chaque fois que je vais en scène dans un premier rôle. Je veux continuer à prendre plaisir à danser ce qu’on me donne, sans arrières pensées.

Être nommée Étoile ou pas dépend de la qualité de ma danse d’abord, et plus on danse librement et avec joie, mieux on le fait. » (entretien de Gérard Manonni pour altamusica)

Et à 30 ans, après de nombreux faux espoirs, personne ne s’y attendait plus: un remplacement pour cause de blessure dans La Fille mal Gardée, dont Myriam Ould-Braham est une grande habituée et qu’elle danse depuis l’entrée du ballet au répertoire en 2007, et la voilà enfin récompensée de sa patience!

Danseuse très classique, elle forme un merveilleux couple avec Mathias Heymann mais on l’a également vue dans Genius de Wayne McGregor et dans Artifact Suite  de William Forsythe.

Encore de très belles années devant elle, pour notre plus grand plaisir!