D’abord, et il ne faudrait pas l’oublier, ce jeudi 22 septembre, le rideau s’ouvre pour la première fois de la saison sur ce corps de ballet au complet. Le Défilé du ballet de l’Opéra, c’est un peu comme celui des Polytechniciens le 14 juillet… Fierté nationale et tradition!  Mais ici, la magie opère à chaque fois… Cette année, les grands vainqueurs de l’applaudimètre (et de mon coeur aussi dois-je l’admettre, aurais-je l’oreille sélective?) sont la jeune et rayonnante Dorothée Gilbert, la médiatique Marie-Agnès Gillot, l’éclatante Aurélie Dupont de retour après sa deuxième et le talentueux Nicolas le Riche

Puis deuxième lever de rideau, plus coloré cette fois sur une Phèdre en rouge sang, une Oenone en académique violet, et des suivantes en mignonnes tenues oranges…
Etonnament, deux figures se détachent de cette pièce pourtant orchestrée autour d’une Phèdre interprétée avec perfection par Marie-Agnès Gillot et d’un Thésée imposant incarné par Nicolas Le Riche. Sans remettre en question les performances de leurs aînés, Alice Renavand (Oenone)  et Karl Paquette (Hippolyte) leur volent la vedette. Encore elle me direz-vous!  On ne peut rien y faire, son regard, sa présence, sa grâce et sa technique, mises en valeur dans de très belles variations, ont encore frappé. Son interprétation est juste et brillante : on en demande encore! Karl Paquette surprend dans ce rôle de prince grec. Ce costume  lui donne des ailes, et la séduction opère. Entre la chorégraphie de Lifar, certes légèrement rétro mais pleinement assumée, la scénographie éclatante de Cocteau, la composition d’Auric, et la distribution « démente », le show est divin…

 

 

Troisième lever de rideau, cette fois-ci sur une création de Ratmansky, Psyché. Un langage chorégraphique très fluide, qui semble agréable à danser, mais dont on se lasse rapidement. A 38 ans, Aurélie Dupont est convaincante dans son incarnation de la beauté jeune et éternelle. Son élégance, sa légèreté, et son talent illuminent la pièce et font oublier les quelques rôles et passages de moindre intérêt (notamment Les soeurs). Le public est heureux de la revoir et lui témoigne chaudement. Rayon de soleil de la pièce : Amandine Albisson, dans son rôle de Vénus. Superbe prestation qui augure peut être des récompenses au mois de novembre?