Quel est ton univers chorégraphique ?

Mon travail chorégraphique se concentre sur la recherche d’un corps disponible, un corps des possibles, plutôt qu’un corps de représentation. Je souhaite créer les conditions dans la danse, afin de travailler des problèmes. Ma pratique tente de rester un lieu de questions plutôt que de réponses. Le travail en composition instantanée offre l’émergence d’un espace des possibles.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?

Comment la physique quantique pourrait-elle atterrir dans le corps? C’est mon point de départ. Danseuse, physicienne et chorégraphe, je cherche comment se comporte un corps confronté à une réalité impensable car nonreprésentable. L’imagination devient un faux instrument. Ici, la chorégraphie est créée instantanément, dans et avec l’espace. La prise de décisions passe par la redirection et la négociation constante du mouvement. Undiretional n’aboutit pas à une conclusion. Il n’y a pas et il n’y aura jamais de version finale.

Quels ateliers as-tu prévu avec les danseurs de Danse en Seine ?

Mes ateliers prévoient un important travail de recherche et d’improvisation en danse. Comment aller à gauche mais avoir un côté droit? Comment mesurer l’espace entre les yeux, si ne peut le voir? Comment déconstruire la continuité du mouvement? Comment créer un corps sans endroit ? En contraignant le corps à des « absurdités », l’intérêt est porté sur les différentes réponses physique et mentales à ces paradoxes, avec les capacités physiques respectives de chacun. L’essai prime sur le résultat. Nous travaillerons notamment à la prise de décisions dans la danse, afin d’acquérir plus de liberté et de confiance dans la création instantanée.

Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphe ?

Le programme de l’incubateur m’apporte un précieux soutien dans la création de ma compagnie, afin de développer mes projets et recherches en danse. Je souhaite proposer une offre de démocratisation de la danse contemporaine notamment, un retour « radical » au corps, au mouvement et au travail d’improvisation. Tout en essayant d’amener la danse là où elle n’est pas, je suis également dans une démarche de sensibilisation au dialogue délicat entre arts et sciences.

Retrouvez les ateliers de Jeanne les mercredis 4, 11, 18, 25 janvier & 1er février au Carreau du Temple.

© Charlotte Lakits