© Jacques Hoepffner

Avec les bouleversements écologiques, de nouvelles figures d’exilés apparaissent: les « réfugiés climatiques ».

Se définissant comme un « portraitiste chorégraphique », Rachid Ouramdane fait de la danse une façon de raconter des destinées individuelles, un lieu de débat autour des grandes questions contemporaines.

Une création à découvrir au Théâtre de la Ville…

Comment se construire quand on vient d’ailleurs?

C’est la question qui revient dans l’oeuvre de Rachid Ouramdane: pour écrire cette pièce, le chorégraphe et l’auteur Sonia Chiambretto sont allés à la rencontre de ces réfugiés impuissants face à la disparition de leurs territoires.

Ce n’est pas la première pièce engagée du chorégraphe, qui n’hésite d’ailleurs pas à parler de « danse documentaire ». Déjà en 2009, la pièce Des témoins ordinaires donnait la parole aux victimes d’actes de barbarie.

En 2008, avec Loin… le chorégraphe racontait son père, algérien, et de l’Indochine, où il a combattu, sous les drapeaux français.

C’est encore une fois autour de la notion d’exil et du déracinement, que le chorégraphe a construit sa pièce. Conviant contorsionnistes, derviches tourneurs, tap dancers et danseurs hip-hop, s’associant à l’auteur Sonia Chiambretto, il nous propose une nouvelle forme de narration, entre danse, fictions et témoignages.

« J’ai repensé à ce voyage au Vietnam que j’avais fait il y a quelques années pour Loin…. À ce village nommé Lai-Châu, en passe d’être enseveli par les eaux. J’ai repensé à ces habitants qui, quand on leur parlait de Lai-Châu, demandaient « lequel des deux ? » parce qu’une copie conforme du village était en train d’être construite ailleurs pour reloger les gens.
Alors, j’ai pensé à ce que ça signifiait de voir disparaître les choses, disparaître les gens, de partir et d’être séparé d’un amour. »

Sur scène, les six danseurs sont aux prises avec les éléments, notamment la fumée et l’eau, très présente tout au long du spectacle et dont les danseurs jouent comme d’un instrument.

« Sfumato » fait référence à une technique picturale (créée par Leonard de Vinci) qui donne aux sujets des contours imprécis: on peut y lire le flouté des corps, la disparition des territoires, la dilution des frontières…

 

Informations pratiques:

Du 13 au 15 novembre 2012
Théâtre de la Ville – 2 place du Châtelet 75004 Paris
Réservations: 01.42.74.22.77 ou via internet