Une compagnie, ce sont des danseurs, des répétitions, le plaisir de danser ensemble et dans le cas de Danse en Seine, le plaisir de danser pour la bonne cause. Mais une compagnie sans répertoire, cela reste une coquille vide !

Monter un répertoire a quelque chose d’exaltant, car au-delà du travail chorégraphique à proprement parler, il s’agit aussi de donner une identité à un groupe, d’inscrire les danseurs dans une démarche qui leur ressemble et c’était là tout l’enjeu de cette première pièce, « Toutes, somme Unes », décryptage…

Pour cette étape cruciale, nous étions bien entourées, Bérangère Roussel a immédiatement saisi ce qui faisait la force de notre compagnie et qui tient en un mot: la diversité!

Mais revenons à la genèse de cette pièce pour 8 danseuses: un premier atelier a tout d’abord permis l’écriture collective de plusieurs phrases autour de deux axes de travail, la globalité (ou comment se mouvoir en engageant tout le corps) et la dissociation (ou comment chaque partie du corps peut avoir sa vie propre).

Bérangère a alors fait, défait, entrelacé ces phrases pour raconter une histoire, notre histoire: 8 danseuses de tout horizon, aux parcours très différents, et derrière elles 8 femmes aux personnalités non moins affirmées mais qui s’associent dans le but de se faire plaisir et d’en faire profiter les autres, « l’écriture de cette pièce, commence par l’écoute et la fusion, l’idée d’être un à plusieurs ».

La pièce traite donc de cette dualité entre le groupe et l’individualité, ici une phrase dansée par toutes à quelques variantes d’orientation près, là un déplacement dont les danseuses s’échappent une à une, ou « comment être ensemble en étant un individu dans son propre espace », comme un manifeste de cette association née de volontés convergentes. Les phrases se déstructurent et se restructurent dans le temps et l’espace, « un jeu plus qu’un travail sur le commun et l’unique avec les indéniables supports que sont l’espace et le rythme ».

Une fois cette trame fixée, Charles Essombe, nous a alors fait travailler sur l’écoute mutuelle, la perception du groupe et la musicalité, un ressenti indispensable aux ensembles. Il clôt la pièce sur une phrase dansée à l’unisson, toute en respirations, prouvant peut-être qu’un groupe n’étouffe pas les initiatives, qu’il peut au contraire leur donner corps.

« Toutes, somme Unes », une compagnie est née.