Année : 2015

Deux nouvelles danseuses pour Or des Talus

Or des Talus revient le 7 juin à la Fête de la Danse, avec deux nouvelles interprètes, Yolaine et Alexandra. Ces dernières semaines, elles ont travaillé dur avec les interprètes à la création pour apprendre leur rôle. Yolaine nous décrit cette expérience.

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Comment s'est déroulée la transmission ?

Des séances de répétition ont été organisées pendant lesquelles Mahaut, dont je danse le rôle le 7 juin, m'a montré sa partition et répondu à mes (nombreuses!) questions. Les autres danseuses de ce tableau disponibles étaient également présentes et ont chacune partagé leurs "astuces", la manière dont elles étaient parvenues à incarner leur personnage et à trouver la bonne gestuelle et l'interprétation juste, lors du travail d'écriture de la scène. Orianne et Jocelyn, les chorégraphes, nous indiquaient les mouvements, les regards ou les intentions qui étaient à préciser pour que nous ayons toutes la même manière de le danser.

Lors de ces séances, les conseils, ressentis, et corrections fusent ; il s'agit donc d'un travail d'apprentissage très riche et intense.

Comment avez-vous vécu de passer de spectatrice à interprète : des choses que vous n'aviez pas perçues dans le public ? Au contraire des réponses à des questions que vous vous posiez ?

J'ai pu voir certaines parties de la pièce aux Scènes Ouvertes puis la pièce complète dans deux théâtres différents. En tant que spectatrice j'ai trouvé que la pièce proposait une atmosphère très particulière qui pousse à se détacher de l'histoire initiale et à réduire au maximum l'intervention de son cerveau qui raisonne, analyse... afin de pouvoir être le plus disponible possible et de se laisser porter par les ambiances proposées dans chaque scène et par son ressenti. Celui-ci nous est propre en tant que spectateur, et peut donc changer d'une représentation à l'autre... On reste très libre de ce que l'on reçoit et de la manière dont on reçoit le "conte initiatique" qui se déroule devant nous.

En tant qu'interprète et surtout en tant que personne reprenant un rôle c'est une toute autre histoire ! :) Il faut comprendre la scène et la manière dont elle a été pensée par les chorégraphes ainsi que les indications d'interprétation afin de s'intégrer au tableau proposé. Ce qui est particulièrement intéressant c'est de savoir par quel processus de travail les danseuses sont passées et quelles images elles utilisent comme support d'interprétation pour ces scènes.

Qu'est-ce qui a été le plus difficile dans la reprise de rôle ?

Intégrer à la fois la gestuelle, les déplacements et les intentions sur un temps de travail assez court. Les interprètes des deux tableaux ont pu travailler et trouver ensemble la précision du geste et de l'interprétation et les ont déjà dansées sur scène. Remplacer l'une d'elle nécessite d'être directement attentive à tous les paramètres dès la première séance de travail : mouvements, regards, intentions, retours des chorégraphes par rapport à ce qu'ils ont vu aux représentations précédentes... afin de respecter la rôle de la personne remplacée. C'est un travail très intéressant  et c'est très agréable d'être entourée de personnes qui ont à cœur de nous aider à mieux comprendre notre rôle ! Cela demande également beaucoup de concentration et on se demande toujours un peu si on va réussir à tout intégrer à temps afin d'être suffisamment à l'aise et juste sur scène...!

Informations pratiques :

Or des Talus, le dimanche 7 juin à 16h au Centre Les Halles Le Marais


Jessica, notre bénévole du mois

IMG_7622Quel est ton rôle dans l’association ?

Mes premiers pas au sein de l’association étaient en 2014 avec le projet Danse, Ecole et Opéra en fin d’année et l’organisation du spectacle « Belle Petite Monde ». J’aidais alors aux répétitions de la chorégraphie avec les enfants de l’école des Amandiers. J’ai par lasuite accueilli les invités pour le spectacle Or des Talus au Vingtième Théâtre et à la projection du documentaire Comme ils respirent au Carré Baudoin. Ces trois évènements, qui ont eu lieu sur 2-3 mois m’ont bouleversé de par leur beauté créative mais aussi par l’émotion partagée autour de valeurs tellement humaines.

J’ai découvert les bénévoles et j’ai été frappée par leur extrême motivation et implication dans les divers projets. Tous transpirent la passion.

Depuis le début d’année 2015, je suis devenue Responsable Billetterie. Cela comprend l’organisation en amont des invitations et l’accueil pour les différents évènements de l’association. Cela me permet également de découvrir les coulisses des divers endroits de représentation, et surtout de faire partager mon enthousiasme autour des œuvres artistiques créées ou mises en avant par l’association.

Que fais-tu dans la ”vraie vie” ?

Je travaille dans une agence de design. Mon rôle, outre les finances et les ressources humaines, est de coordonner le bon fonctionnement de l’agence. J’aime l’idée d’être au service de mes collègues pour qu’ils travaillent dans les meilleures conditions possibles. Cela passe par l’organisation de petits déjeuner jusqu’à la prévision de budget pour des augmentations.

Ce secteur me correspond également : il est très culturel, perfectionniste et perpétuellement en mouvement.

 Comment as-tu connu Danse en Seine ?

Je sentais depuis quelques temps l’envie de devenir bénévole, de partager, donner et recevoir gratuitement. Dans notre société actuelle, ce sont des choses que l’on a tendance à oublier. La danse est ma passion mais au début je ne voyais pas comment allier cette passion à mon besoin de me rendre utile, de contribution sociale. Lors de mes recherches, je suis tombée sur le site de Danse en Seine, et ce fut un choc : « faire de la danse un vecteur de lien social » est l’une des premières phrases sur le site, et cela correspondait exactement à mes attentes. L’engagement et les actions sociales que propose l’asso m’ont tout de suite séduites et j’ai postulé presque simultanément pour rejoindre l’équipe de bénévoles. Après réflexion, j’ai pu faire le lien avec d’anciens évènements dont j’avais entendu parlé.

Aujourd’hui je fais partie de l’équipe, et j’en suis super fière. Je donne de mon temps, je partage et cela me procure un bien fou !

Peux-tu résumer l’association en 3 mots ?

Créer des émotions.


Or des Talus à la Fête de la Danse !

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Or des Talus repasse à Paris, c'est la dernière représentation avant la tournée en Avignon et à Toulouse, profitez-en !

Dans le cadre de la Fête de la danse - Entrez dans la danse, la compagnie Danse en Seine présentera

  • un extrait d'Or des talus : "La Cavale" à 14h20 en Place Basse UGC Cité Ciné, quartier de Bercy Village et Parc de Bercy, 75012 Paris Accès : Métro Cour Saint-Emilion, ligne 14 / Bus : 64 ou 24

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  • le spectacle intégral Or des Talus à 16h Centre d’Animation Les Halles Le Marais, 6/8 Place Carrée Porte St-Eustache Niveau – 75001 Paris Accès : Métro/RER Les Halles, sortie Place Carrée

Pour cette date, l'équipe d'origine se retrouve et accueille Yolaine et Alexandra !

Pour en savoir plus :

- l'interview de la chorégraphe

- le site d'Entrez dans la Danse

 


Visite du carreau et Festival Plans d'Avril !

Dans le cadre du projet Dansons les Amandiers, Danse en Seine organisait une sortie le vendredi 24 avril au Carreau du Temple avec les enfants de l’école des Amandiers. Maëlle nous raconte leur visite de ce superbe lieu récemment rénové de 6500m2 entièrement dédié à la culture mais aussi aux activités sportives.

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Il est 17h30 tapantes quand les enfants entrent à l’intérieur et commencent leur visite par la découverte de l’immense halle rempli d’histoire. Après avoir bien regardé la halle, ils sont rapidement sollicités pour répondre à quelques questions. Ce que le lieu leur inspire, à quoi servait ces halles, qu’y vendait-on, etc. Les enfants se sont vite pris au jeu, impatients d’apprendre de nouvelles choses.

Puis vient le moment de pénétrer dans les sous-sols du Carreau, où l’on y découvre une multitude de salles pour diverses activités, telles que la gym suédoise, l’aikido, danse contemporaine, hip hop ou on peut encore louer un studio d’enregistrement ou même des locaux pour sa compagnie. Les enfants découvrent ainsi les spécificités du Carreau et sont sensibilisés aux différents métiers de la scène.

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Vient le moment de remonter et de faire une petite pause en regardant les répétitions du spectacles de danse “De la paillette à la sueur” menées par le chorégraphe K Goldstein. Pendant ce temps là, les parents des enfants assistent au spectacle étonnant de Ivana Muller intitulé “We Are Still Watching”, spectacle participatif où les spectateurs lisent un scénario, et interagissent ensemble. Grands et petits se retrouvent ensuite pour un pique nique au Square du Temple. C’est l’occasion de se restaurer tout en révisant leurs connaissances fraîchement acquises durant la visite. Un quizz leur est alors proposé, les enfants ont à coeur de répondre pour montrer qu’ils ont bien retenu tout ce qui leur a été dit durant la visite. Puis vient l’heure de devenir spectateur, pour le spectacle  “De la paillette à la sueur” où plusieurs danseurs de Danse en Seine participent.

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Nous sommes tous assis, regardant le film projeté au fond de la salle avec une DJ qui met l’ambiance et appelle les danseurs un à un à rejoindre la piste. Ils viennent donc faire quelques pas de danse en guise de présentation. Ils incarnent chacun une pop/rock star : voici Beyoncé avec sa gestuelle et sa danse, ou encore Ian Curtis qui se jette à terre feignant une crise d’épilepsie... Les danseurs s’approprie réellement leur personnage. La première partie fait penser à un spectacle de danse très dynamique, carré, plein de strass alors que vient ensuite la deuxième partie plutôt performative et avec un parti pris très éloigné de la première.  Le spectacle se finit évidemment par des applaudissements bien mérités, la musique continue et les danseurs invitent sur la scène le public. Petit à petit tous le monde rejoint la piste de danse ainsi que les enfants pour danser  jusqu’au bout de la nuit !

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Du Buto à Cosmo

Dix des danseuses de Danse en Seine ont répété intensément pendant le mois d'avril pour le premier court-métrage de Danse en Seine. Créé dans le cadre de Dansons les Amandiers, le tournage aura lieu fin 2015. Alexandra nous en dit quelques mots. 

Imaginons que les spectres d’êtres à la beauté plus que parfaite inondent notre quotidien, qu’ils soient présents monumentalement quand on prend le métro le matin pour se rendre au boulot par exemple, qu’ils se bousculent sur les pubs de notre écran d’ordinateur, ou encore qu’on les retrouve en couverture de tous les magazines ... magazines qui se targueraient d’ailleurs de posséder la recette miracle pour nous permettre d’être leurs semblables. Bref, un déferlement et une pression tels que cette beauté surnaturelle deviendrait, penserions- nous, la norme à atteindre.

Loin d’être de la science-fiction, ce quotidien est en fait celui que nous partageons tou(te)s. C’est en partant de ce postulat que le réalisateur Jacques Simon a décidé de s’associer à Danse en Seine et à la chorégraphe Sandra Français pour créer un court-métrage qui se penche sur les effets des médias modernes sur les femmes et la vision qu’elles ont de leur propre estime.

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Répétition publique le 12 avril

Jacques, avec l’aide de la scénariste Elizabeth Breiner, a décidé de traiter le sujet de manière comique, satirique même, dénonçant ainsi de manière encore plus corrosive et dramatique la pression exercée sur la gente féminine. Et l’idée de raconter cette histoire par la danse était toute naturelle, le corps en mouvement permettant d’incarner au mieux, cette lutte incessante et acharnée pour accéder à la perfection.

L’audition organisée pour trouver les « comédiennes/danseuses » nous avait déjà donné le ton. Outre nos qualités techniques de danseurs, il nous a été demandé un réel travail d’interprétation. Dans le désordre, nous avons été tour à tour des poupées Barbie, des pantins desarticulés, des mannequins épuisés par le poids métaphorique de la perfection inatteignable, des êtres qui passent de la torpeur au rire, des larmes à la rage, de la colère à la folie, en une fraction de seconde. Un travail à la fois étrange et fascinant.
Puis sont venus les deux sessions de travail en groupe. Orchestrées par le duo Sandra et Jacques, ces sessions ont été intenses en recherches et en improvisations.

Pendant que Jacques envisageait déjà sa mise en scène et ses cadres de caméra, Sandra partait du Butō pour nourrir notre imaginaire : c'est une forme de danse/théâtre avant-gardiste japonaise permettant au corps de parler pour lui-même à partir de mouvements primaires, voire grotesques, sans se soucier d’aucun esthétisme.

Cela nous a aidé à trouver la matière chorégraphique afin d’incarner toutes les phases de transformation en Beauté Parfaite : les différents types de régimes, même les plus incongrus – dormir pour ne plus manger, avaler un ver solitaire qui pompe les calories ... pour n’en citer que quelques-uns –, l’épilation douloureuse, le maquillage éclatant, l’hydratation corporelle à base de crèmes et de concombres... sans oublier l’apprentissage pour devenir des êtres à la fois désirables et formatés.

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Sandra s’est chaque fois basée sur nos trouvailles pour créer des phrases chorégraphiées. Ce qui rendait le travail d’autant plus passionnant. L’énergie de Sandra, son sourire et sa bienvaillance constante, alliés à la détermination et aux géniales idées de Jacques sont un réél catalyseur de créativité. Nous formons une équipe soudée , avançant dans la même direction, avec la même envie et le même bonheur. Les échanges fusent et sont riches !

Travaillant moi-même dans le cinéma (je suis assistante réalisateur et ai réalisé deux courts-métrages), c’est forcément un immense plaisir d’avoir l’occasion de lier mes deux passions, et d’assister à toutes les étapes d’un tel projet, de sa genèse au résultat final. C’est également très amusant d’envisager, dès en amont, la chorégraphie sous l’œil de la caméra. Il faut tout de suite penser aux faisabilités des mouvements dans le cadre, aux effets spéciaux éventuels. C’est à la fois contraignant et grande source d’inspiration.

C’est donc un travail différent de la création d’une pièce chorégraphique qui aurait pour ambition d’être jouée sur scène, dans une cohérence générale. Ici, il est question de phases successives, qui doivent impérativement être efficaces dans un laps de temps très court. Nous avons évidemment hâte de la suite et de tout vous dévoiler !


Delphine, notre bénévole du mois


1. Quel est ton rôle dans l’association ?IMG_7579

Depuis 1 an et demi, Danse en Seine a peu à peu investi ma vie. Au début j’intervenais plutôt ponctuellement : un atelier à l’hôpital, un coup de main par-ci par-là… Le plaisir aussi de retrouver sous leurs casquettes bénévoles les danseurs que je côtoyais pendant les cours. Puis je me suis laissée embarquée dans le projet Danse, école & opéra : participer à la création d’un spectacle autour de la Grande Guerre avec des enfants de 5 à 13 ans, c’était une sacrée expérience !  Puis finalement me voilà toute fraichement intégrée à l’équipe artistique, au poste de chargée de diffusion.

En parallèle j’ai la joie de participer à la création de Danse en Sept, dont l’implication en tant que danseuse est enrichie du volet solidaire du projet, auprès du quartier des Amandiers. En cela Danse en Seine offre une vaste palette d’actions bénévoles et de niveaux d’engagement. Le CA arrive à composer avec les impératifs et compétences de chacun pour que l’on donne le meilleur… Une équipe épatante !

2. Que fais-tu dans la ”vraie vie” ?

Ma vie professionnelle est justement animée par le désir de créer des ponts entre les besoins associatifs et les ressources de la société civile : je coordonne des actions de mécénat, j’allie communication & collecte de fonds, en particulier pour nouer des partenariats entre ONG & entreprises et mobiliser les collaborateurs de ces dernières à s’investir dans des projets d’intérêt général.

J’ai aussi accompagné des chorégraphes notamment dans la structuration de leur diffusion. J’espère ainsi que mon nouveau rôle apportera son lot de « oui, Danse en Seine, je vous veux dans ma programmation » ! ;)

3. Comment as-tu entendu parler de Danse en Seine ?

Sur Internet, une vidéo de la pièce Agatha (création 2013) a attiré mon attention, alors que je cherchais à rejoindre une compagnie de danseurs amateurs. Lorsqu’en parcourant le site j’ai découvert les interventions auprès d’enfants hospitalisés, mon cœur s’est emballé. Un écho à un vécu personnel fort et une bonne dose d’admiration, tant je sais qu’il n’est pas donné à tout le monde d’intervenir dans les services pédiatriques pour enfants. Pour moi qui ai construit une bonne partie de mon parcours professionnel en association, Danse en Seine a été une belle surprise, sacrément structurée alors que 100% bénévole. Je suis ainsi entrée dans l’aventure avec une profonde confiance. Je me rappelle comme si c’était hier de son accueil chaleureux mais surtout, du professionnalisme avec lequel l’association avançait, muée par des bénévoles à la synergie bluffante. Pour moi qui ai construit une bonne partie de mon parcours professionnel en association, je suis entrée dans l’aventure Danse en Seine avec une profonde confiance. Une confiance aujourd’hui enrichie d’un petit bout de chemin commun, d’expériences extraordinaires, d’un agenda collectif pas toujours facile à goupiller… qui nourrissent un solide désir de partager plus encore et de faire connaître cette association si généreuse !

4. Peux-tu résumer l’association en 3 mots ?

INCUBATEUR de CŒURS en MOUVEMENT !


Dance is the new Black

Les portes s'ouvrent et se referment derrière vous. Des grandes clés en fer, de grandes grilles du sol au plafond éclairées par la lumière artificielle. Vous êtes à la Maison d'Arrêt du Bois-d'Arcy. Une forteresse enfoncée dans le sol, toute de béton et de barbelés. Et de vie aussi.

Tout le mois d'avril, huit bénévoles de Danse en Seine se sont succédés le samedi matin pour animer des ateliers danse en prison, menés par Léa, de l'association Champ Libre. Avec un peu de théorique, mais surtout beaucoup de pratique, les quatre matinées ont été consacrées à transmettre le travail d'Anne Teresa de Keersmaeker.

Avant d'entrer, il y a l'arrivée jusqu'à la salle : "marche depuis le RER, portail, marche dans l'enceinte dehors, identité, casiers, portique, couloir, bip porte, escalier, bip porte, gardien" entonne Yolaine. Pour certains, c'est la première fois, pour d'autres une sensation renouvelée : "C'est la deuxième fois que j'anime un atelier à Bois-d'Arcy. La première fois, j'avais été très marquée par l'odeur : un mélange d'aseptisé et de transpiration. Cette année, la sensation est encore indemne : on sent cette volonté de lisser et le vivant qui persiste", se souvient Camille. Pour les "nouveaux, c'est la salle des machines qui marquent les esprits : "magistrale, cinématographique, labyrinthe raisonnant" nous décrit Mathilde. Un contraste d'autant plus saisissant quand vous entendez la surveillante saluer son collègue d'un "bisou sur la fesse gauche".

"C'est fantastique lorsqu'à la fin de l'atelier on les voit sur les chaises, fiers de connaitre les mouvements, de les avoir modifiés et de danser tout simplement. La beauté du mouvement dans ces moments-là suspend le temps et j'étais en admiration devant ces hommes plein de vie." explique Camille. Et les bénévoles ne tarissent pas d'adjectifs pour décrire les détenus : "à l'aise, bavards, polis, curieux, drôles, enthousiastes, intelligents, disciplinés, touchants", mais aussi "impliqués, ouverts, souriants et volontaires" et "créatifs, imaginatifs et attachants". Et puis la surprise aussi : "je ne m'attendais pas à ce que la pratique de la danse contemporaine plaise autant, qu'ils se prêtent si facilement au jeu" commente Anne-Sophie.

L'atelier pratique s'articule autour de la transmission de Rosas danst Rosas, mais dans une version adaptée : les détenus proposent leurs mouvements, leur propre rythmique, et font même des impros. "Ils ont aussi donné beaucoup d’idées et pris à la fin pas mal d’initiatives" sourit Elsa.

Les bénévoles quittent le lieu avec "la frustration de ne pas pouvoir les emmener plus loin de ce travail, alors qu'ils en ont tous les capacités et l'envie" comme le dit Léonard, mais aussi "la force lorsqu'ils dansent tous ensemble". L'écureuil frappe à la porte, on se sert la main, on se dit au revoir, et on repart à son quotidien. Le leur est une cellule partagée de quelques mètres carrés.

En savoir plus : Danse & Détention, les autres projets solidaires de Danse en Seine, Champ Libre.


Un deuxième marathon Probono Lab !

Danse en Seine, en tant que lauréat Pro Bono Lab, a participé il y a quelques jours à son second marathon Pro Bono Lab. Le Marathon Probono est un événement d'une journée qui réunit des volontaires en équipe pour conseiller gratuitement des associations.

Lors de la première édition, en septembre 2014, les bénévoles de l'Association, le chef de projet pro Bono Lab et les consultants d'EuroGroupe avaient clarifié l'identité de Danse en Seine et son projet associatif à moyen terme dans l'objectif de prioriser les activités proposées par l'Association.

Pour ce deuxième rendez-vous, les bénévoles de l'Association ont construit avec les analystes financiers volontaires d'Accuracy un outil de pilotage économique et opérationnel et d'aide à la décision.

Deux marathons sont encore prévus d'ici la fin de l'année 2015 ! Un grand merci à Pro Bono Lab de sa confiance et aux marathoniens pour leur enthousiasme et leur

 

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"Du monde du spectacle au dépassement de soi"

Ce soir, les bénévoles de Danse en Seine emmène les enfants des Amandiers visiter le Carreau du Temple, dans le cadre du projet Dansons les Amandiers. A l'issue de la visite, le spectacle "De la paillette à de la sueur", un spectacle du chorégraphe K Goldstein, dans le cadre du festival Plans d'Avril. Nous avons interviewé Nathan, un danseur de Danse en Seine, qui a participé au projet.

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Quel est le sujet de la pièce "De la paillette à la sueur" ?

A mon sens, la performance essaye d'interroger le dialogue monde du spectacle, cabaret (les paillettes) / performance, dépassement de soi (la sueur). Je vois en effet dans cette performance une façon d'interroger la place de l'artiste-interprète dans un environnement très scénarisé, géométrique, presque mécanique.
Pour être moins théorique : la performance est construite en deux "actes". Un premier acte très strass, jazzy, mais finalement assez linéaire (plein de belles formes géométriques!), qui pour moi nous place dans le monde du music-hall. Le deuxième acte laisse beaucoup plus de place à la "performance". Je vois cette performance comme un essai de déconstruction de ce qui a été montré plus tôt : déconstruction des figures géométriques, des rythmes, des qualités...
Pour interroger la place de l'interprète, K Goldstein (le chorégraphe) a souhaité que nous nous inspirions d'une pop/rock-star qui évoquait des choses chez nous (il n'a pas été précisé que ces choses devaient nécessairement être positives). Plus précisément, K nous a demandé, non pas de singer (important!), mais bien d'extraire la gestuelle, l'attitude, la qualité de l'artiste, pour nous l'approprier.
La performance est finalement pensée à travers un dernier dialogue entre la matière corporelle (nous) et un montage audiovisuel, dialogue orchestré par Véronique Hubert (plasticienne vidéaste).

Comment avez-vous travaillé ?

Pour préparer cette performance, K nous a réunis 5 fois pendant 3h (au Carreau du Temple), et une dernière fois pour 2h de filage. La première séance est celle sur laquelle je pense qu'il y a le plus de choses à dire, en partie parce qu'elle est celle par laquelle nous nous sommes découverts (le groupe ne se connaissait pas au préalable). De façon assez inattendue, la "découverte" qu'a souhaitée K était uniquement corporelle. Nous sommes sortis de cette séance en nous connaissant, corporellement, beaucoup mieux (malgré la tension de nos pauvres corps, éprouvés par une semaine post-charlie) ; j'étais tout de même incapable de donner le prénom de la moitié des personnes avec qui j'avais dansé... Les autres séances ont ensuite servi à trois choses : apprendre à évoluer dans le groupe, préciser l'histoire qu'on souhaitait raconter et y trouver notre place, apprendre à découvrir nos pop/rock-stars... A la fin de chaque séance, K nous filmait, matière à partir de laquelle nous pouvions continuer à construire hors Carreau du Temple.

Qu'est-ce qui t'a motivé à rejoindre le projet ? Qu'as-tu appris, aimé ?

J'ai voulu rejoindre ce projet parce que l'idée de participer à un processus de création artistique de A à Z m'intéressait. Certes K nous a présenté ce projet en ayant une idée en tête, mais les choses n'étaient pas encore écrites, elles ont évolué, en partie du fait de nos interventions vocales et corporelles. Je voulais découvrir ce processus, et m'amuser à évoluer dans un nouveau groupe qui m'était complètement inconnu, mais dans lequel chacun devait trouver sa place, et vite! La restitution sur scène est peut-être l'étape qui finalement m'amuse le moins...

Qui sont les danseurs du spectacle ?

Dans ce groupe "éphémère" de 10-12 personnes (à majorité féminine !), nous sommes tous amateurs. Nous venons d'endroits assez divers, nous ne sommes que 5 à venir de DeS.

Parle-nous un peu de K, son style, son expérience ?

J'ai beaucoup aimé ce projet avec K pour deux raisons principales (en dehors du fait qu'il soit gentil, disponible, motivé... toussa toussa). D'abord, on sent qu'il vit le projet qu'il porte et qu'il arrive à avoir une idée synthétique et claire de ce qui est en train d'être construit. C'est rassurant, on sent que le chef d'orchestre a l'oreille musicale. Ensuite, j'ai eu l'impression que l'idée de monter ce projet avec des danseurs amateurs était sincère, et qu'il voulait se servir des choses, évidemment inabouties, que chacun avait à raconter.

Peux-tu nous faire un petit teasing du spectacle ?

Je ne sais pas vraiment comme teaser autrement qu'en promettant tout mon respect à la personne capable d'identifier l'ensemble de nos compagnons de route (pop/rock stars).

Toutes les informations pratiques ici.


Dansons les Amandiers reçoit le soutien de la mairie du XXè !

Toute l'équipe de Danse en Seine est fière de partager avec vous cette information toute fraiche : la mairie du XXème arrondissement de Paris vient d'annoncer son soutien financier au projet Dansons les Amandiers, qui se déroule spécialement dans le quartier Belleville-Amandiers !

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Dansons les Amandiers est un projet artistique participatif autour de la vidéo-danse qui a pour finalité la réalisation d'un film chorégraphique, de spectacles sur scène et lors des événements de quartier (Fête des Amandiers, festival Et 20 l'été) ainsi qu'une expo photo. Le projet se construit autour de rencontres de différents types sur l'année 2015 :

  • 3 rencontres artistiques
  • 3 activités culturelles
  • 3 ateliers de pratiques artistiques
  • 4 ateliers de création artistique
  • 1 film et sa projection
  • 1 exposition photo

Merci à la Mairie du XXème arrondissement pour son soutien !

Vous êtes intéressés par le projet Dansons les Amandiers, contactez-nous ! contact [a t] danseenseine.org