Ce soir, les bénévoles de Danse en Seine emmène les enfants des Amandiers visiter le Carreau du Temple, dans le cadre du projet Dansons les Amandiers. A l’issue de la visite, le spectacle « De la paillette à de la sueur », un spectacle du chorégraphe K Goldstein, dans le cadre du festival Plans d’Avril. Nous avons interviewé Nathan, un danseur de Danse en Seine, qui a participé au projet.

PlansAvril

Quel est le sujet de la pièce « De la paillette à la sueur » ?

A mon sens, la performance essaye d’interroger le dialogue monde du spectacle, cabaret (les paillettes) / performance, dépassement de soi (la sueur). Je vois en effet dans cette performance une façon d’interroger la place de l’artiste-interprète dans un environnement très scénarisé, géométrique, presque mécanique.
Pour être moins théorique : la performance est construite en deux « actes ». Un premier acte très strass, jazzy, mais finalement assez linéaire (plein de belles formes géométriques!), qui pour moi nous place dans le monde du music-hall. Le deuxième acte laisse beaucoup plus de place à la « performance ». Je vois cette performance comme un essai de déconstruction de ce qui a été montré plus tôt : déconstruction des figures géométriques, des rythmes, des qualités…
Pour interroger la place de l’interprète, K Goldstein (le chorégraphe) a souhaité que nous nous inspirions d’une pop/rock-star qui évoquait des choses chez nous (il n’a pas été précisé que ces choses devaient nécessairement être positives). Plus précisément, K nous a demandé, non pas de singer (important!), mais bien d’extraire la gestuelle, l’attitude, la qualité de l’artiste, pour nous l’approprier.
La performance est finalement pensée à travers un dernier dialogue entre la matière corporelle (nous) et un montage audiovisuel, dialogue orchestré par Véronique Hubert (plasticienne vidéaste).

Comment avez-vous travaillé ?

Pour préparer cette performance, K nous a réunis 5 fois pendant 3h (au Carreau du Temple), et une dernière fois pour 2h de filage. La première séance est celle sur laquelle je pense qu’il y a le plus de choses à dire, en partie parce qu’elle est celle par laquelle nous nous sommes découverts (le groupe ne se connaissait pas au préalable). De façon assez inattendue, la « découverte » qu’a souhaitée K était uniquement corporelle. Nous sommes sortis de cette séance en nous connaissant, corporellement, beaucoup mieux (malgré la tension de nos pauvres corps, éprouvés par une semaine post-charlie) ; j’étais tout de même incapable de donner le prénom de la moitié des personnes avec qui j’avais dansé… Les autres séances ont ensuite servi à trois choses : apprendre à évoluer dans le groupe, préciser l’histoire qu’on souhaitait raconter et y trouver notre place, apprendre à découvrir nos pop/rock-stars… A la fin de chaque séance, K nous filmait, matière à partir de laquelle nous pouvions continuer à construire hors Carreau du Temple.

Qu’est-ce qui t’a motivé à rejoindre le projet ? Qu’as-tu appris, aimé ?

J’ai voulu rejoindre ce projet parce que l’idée de participer à un processus de création artistique de A à Z m’intéressait. Certes K nous a présenté ce projet en ayant une idée en tête, mais les choses n’étaient pas encore écrites, elles ont évolué, en partie du fait de nos interventions vocales et corporelles. Je voulais découvrir ce processus, et m’amuser à évoluer dans un nouveau groupe qui m’était complètement inconnu, mais dans lequel chacun devait trouver sa place, et vite! La restitution sur scène est peut-être l’étape qui finalement m’amuse le moins…

Qui sont les danseurs du spectacle ?

Dans ce groupe « éphémère » de 10-12 personnes (à majorité féminine !), nous sommes tous amateurs. Nous venons d’endroits assez divers, nous ne sommes que 5 à venir de DeS.

Parle-nous un peu de K, son style, son expérience ?

J’ai beaucoup aimé ce projet avec K pour deux raisons principales (en dehors du fait qu’il soit gentil, disponible, motivé… toussa toussa). D’abord, on sent qu’il vit le projet qu’il porte et qu’il arrive à avoir une idée synthétique et claire de ce qui est en train d’être construit. C’est rassurant, on sent que le chef d’orchestre a l’oreille musicale. Ensuite, j’ai eu l’impression que l’idée de monter ce projet avec des danseurs amateurs était sincère, et qu’il voulait se servir des choses, évidemment inabouties, que chacun avait à raconter.

Peux-tu nous faire un petit teasing du spectacle ?

Je ne sais pas vraiment comme teaser autrement qu’en promettant tout mon respect à la personne capable d’identifier l’ensemble de nos compagnons de route (pop/rock stars).

Toutes les informations pratiques ici.