Danse en Seine a fait sa première tournée ! Direction Toulouse le 26 septembre et Avignon les 17 et 18 octobre. Deux salles très différentes — une ancienne église et un théâtre — et surtout des souvenirs inoubliables !

Tout a commencé par un avion. C’était le 26 septembre, direction Toulouse. Presque toute la troupe est là, sauf les chorégraphes, partis en avance pour faire les premiers réglages. A l’aéroport, malgré l’heure matinale, ça discute, ça s’excite et ça danse aussi… en plein milieu de l’aéroport ! A peine arrivés, un déjeuner tous ensemble en terrasse, et la troupe qui se retrouve. On sent cette énergie commune, qui se constitue. On sent le trac qui monte aussi, tout doucement.

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Et l’arrivée à l’Auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines : « Mon moment préféré a été la découverte de la salle de spectacle à Toulouse, nous explique Mahaut. La salle est une ancienne église, reconvertie en auditorium. La scène est immense, ça a été un vrai bonheur de danser dans ce grand espace et de libérer nos mouvements. » Pendant que l’équipe technique règle son et lumières, les danseuses prennent place dans les loges, et s’échauffent tranquillement. Dans quelques heures à peine, c’est le spectacle.

Juste avant les premières notes de la musique, on sent la tension dans les coulisses : derniers réglages, petites angoisses, concentration. Et de l’excitation aussi. Et un sentiment partagé par tous : cette chance d’être là, de danser ce spectacle sur cette scène majestueuse.

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Photo : David Le Gall

Le lendemain, la compagnie est accueillie chez l’auteur de L’Or des talus, qui habite près de Toulouse. Journée détente au soleil pour tous. Agnès raconte : « Une tournée, c’est l’occasion de continuer à découvrir encore plus profondément les personnes avec qui l’on danse, découvrir des facettes jusqu’alors inconnues et de resserrer finalement certains liens qui étaient déjà assez solides. » Autour de la piscine, on parle de danse, mais pas que : on échange des histoires, des ressentis, on prend le temps de discuter.

Une fois de retour à Paris, chacun reprend le chemin de la maison : demain, retour au travail.

Trois semaines et quelques répétitions plus tard, départ pour Avignon. Autre ambiance : une salle intimiste, familiale et chaleureuse. Les danseurs logent dans les étages du théâtre. Partout, des masques, des décors, des costumes : la Fabrik’ appartient à la troupe de théâtre du Kronope. La veille du spectacle, réglages lumières, avec Filipe, qui nous suit depuis la première au Vingtième Théâtre.

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Photo : Nathan Bounié

Le samedi matin, tout le monde se réveille : on partage le café, quelques tartines, on partage ses doutes sur le spectacle du soir. L’après-midi passe en un éclair : mise en plateau, réglages, adaptation, filage. De retour en loges, maquillage, échauffement, la lumière se baisse et le spectacle commence.

Le lendemain matin, une pensée commence à poindre dans la tête des interprètes : c’est la dernière. Tout le monde veut que cette dernière soit éclatante, parfaite, et surtout un plaisir à partager entre tous. Elle nous paraît loin la première, « notre toute première date qui vient avec le trac, avec l’impatience de monter enfin sur scène » se souvient Agnès.

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Photo : Nathan Bounié

Dernier lever de rideau, dernière Cavale, dernière Rencontre… « Je me sens comme une enfant, éblouie devant le spectacle, que j’ai vu pourtant déjà tant de fois », décrit Sophie. Après son solo de la Mère, « les lumières latérales se rallument, c’est le solo de Jack qui commence. Et le plus beau moment est sans doute celui-là : redécouvrir toutes mes partenaires de danse en tailleur dans les coulisses côté cour, qui comme moi avalent de leur yeux grands ouverts ce spectacle qui ne cessent de nous faire sentir comme des enfants. »

Et enfin, l’Epilogue, ce solo, qui nous tient toutes en haleine dans les coulisses, à respirer en même temps qu’Orianne, chorégraphe et interprète. Dernière note de musique, dernier noir plateau.

Ce week-end touche à sa fin, le temps de regarder un peu en arrière : « Cette tournée a vraiment soudé la troupe car nous passions beaucoup de temps ensemble: beaucoup de sourires, de pleurs, de coups de gueule, mais surtout des rires ! », s’amuse Mahaut. « C’était s’affirmer en tant que compagnie à part entière, emmener Or des Talus plus loin, vivre la danse et danser sa vie le temps d’un week-end… Un rêve de petite fille aussi qui se réalise pour ma part. » dit Sophie, un brin nostalgique, avant d’ajouter : « Mais qui sait ? Peut être que l’on aura une nouvelle date en 2016, peut être que l’on refera Or Des Talus dans dix ans, peut être que nos enfants le ré-interprèteront à leur tour ! »

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Photo : Nathan Bounié