© Descente interdite - Richard Vantielcke/Ludimaginary
© Descente interdite – Richard Vantielcke/Ludimaginary

 

Dès la fin des années 1980 on parle partout du « boom belge » ou du « Belgian Wave », mouvement porteur d’une redéfinition de l’idée qu’on se faisait de la danse contemporaine. Et aujourd’hui, on le sait, la Belgique est un incontestable creuset de chorégraphes qui aiment bousculer les choses!

Michèle Noiret et les Ballets C de la B en seront les illustres représentants, au Théâtre National de Chaillot du 14 mai au 25 mai!

Du 14 au 16 mai, Michèle Noiret présente sa nouvelle création « Hors-Champs »: ballet, théâtre, film, cette pièce mélange avec bonheur les genres.

Conçu en collaboration avec son compatriote cinéaste Patric Jean (le réalisateur de La Domination masculine – 2010), Michèle Noiret explore l’expression « J’hallucine ! »

Une réalité hallucinatoire ?
Combien de fois l’on se surprend à commenter un instant de la vie quotidienne, d’images télévisuelles ou rencontrées sur internet, et de se dire : «J’hallucine !». Le monde qui nous entoure, qu’il soit lointain ou proche, nous semble parfois une réalité hallucinatoire. Souvent, la vitesse et la globalisation de la communication et de l’information, ne permettent plus la distance nécessaire au décodage de ce que l’on entend, ou de ce que l’on voit : une rumeur devient réalité en quelques secondes, et donne naissance à une «réalité-fiction». Sommes-nous de plus en plus acteurs/spectateurs d’un «grand théâtre», où réalité et fiction se mélangent sans cesse, sans que nous ne puissions plus faire la part des choses ? La question de départ : «une réalité hallucinatoire ?», sera explorée dans ses dimensions sensorielle, politique et poétique, ouvrant sur de nombreux degrés de lecture.
Les hallucinations réelles du monde, donc : mais aussi celles, plus subtiles, qui troublent les perceptions du spectateur, et le happent dans un univers où les contraintes de la représentation théâtrale auraient, pour un moment, cessé d’exister. (…) Pour entrer dans cette « réalité-fiction », la danse, et la présence ambiguë de cinq individus, nous entraineront dans un périple labyrinthique, qui pourrait aussi être regardé comme la métaphore d’un paysage mental : un film en train de se construire sous nos yeux.

Michèle Noiret
Eté 2012

© Sergine Laloux

 

C’est dans cet entre-deux, entre réalité et fiction, que la chorégraphe a souhaité nous emmener. Au-delà de la création de la pièce, c’est aussi toute une méthode de travail qu’il aura fallu mettre en place (un pas de deux avec un cameraman peut s’avérer plus acrobatique que le pire des portés!): Michèle Noiret poursuit ainsi sa recherche sur l’intégration de l’image au spectacle vivant, cette « danse-cinéma » qu’il s’agit d’inventer…
Aussi haletant qu’un thriller il paraît: pour ceux qui ne peuvent pas attendre: une critique du Nouvel Observateur.

Pour avoir un aperçu de sa danse, une incursion dans « Minutes Opportunes », créé en 2010 et « Hôtel Folia » créé en 2011.

Du 15 au 25 mai, « Dans Dans » réunira les Ballet C de la B et un autre collectif belge het KIP autour de la danseuse et chorégraphe argentine Lisi Estaras (complice de longue date d’Alain Platel), sur le thème de la singularité de chacun.

Porté par un quatuor d’artistes (Hendrik Van Doorn, Nicolas Vladyslav et Lara Barsacq), l’aventure aura été marquée par le décès du metteur en scène Eric De Volder.

« Rien ne coule de source. Le moindre geste, le plus simple mouvement doivent être remémorés. D’une manière enfantine et naïve, les danseurs partent à la recherche de sens, pour eux-mêmes et pour eux tous. Il faut beaucoup de sueur pour y arriver. Et bien des larmes. De rire et de chagrin. Dans Dans est une planète. »

>> Informations pratiques:

1 place du Trocadéro 75116 Paris
01 53 65 30 00
http://theatre-chaillot.fr/