Première sortie de l’année scolaire à l’Opéra de Paris pour nos adhérents… première sortie à l’Opéra de Paris tout court pour certains enfants des Amandiers! Le programme de la soirée : création de Marie-Agnès Gillot et reprise d’une création de 1973 du maître Cunningham pour le Ballet de l’Opéra de Paris. : un pied dans le monde de la danse contemporaine!

La soirée commence en couleurs… Sous apparence, première création de Marie Agnès Gillot, pour Laetitia Pujol, Alice Renavand et Vincent Chaillet.  Pour l’occasion, Marie-Agnès Gillot s’est entourée de nombreux artistes : Olivier Mosset pour les décors étonnants et complètement investis par le corps de ballet, Walter van Beirendonck pour les costumes ubuesques mais fidèles au titre, Laurence Equilbey pour le choix et la direction de cette dramaturgie musicale.  Après deux ans d’écriture, la pièce est présentée au public parisien exigeant qui l’accueille avec bienveillance. Il faut dire que la danseuse étoile fait l’unanimité et que ses dernières initiatives médiatisées sont toujours à l’origine de beaux succès… 

Alors que dire de cette pièce? Sous Apparence, une pièce qui se joue des apparences? Au delà des costumes asexués à l’imaginaire débordant, Maie-Agnès Gillot s’appuie sur un nouveau langage chorégraphique : une langage masculin sur pointes, « ni comique, ni travesti », mais qui permet de désexualiser certains codes. Et ça marche! En témoigne le magnifique solo de Vincent Chaillet.

Au delà de ce nouveau langage, l’utilisation des pointes est un parti pris qui traduit « la volonté d’inventer, de trouver de nouveaux pas, de nouveaux mouvements, sans renier ce que l’on a appris ».

 


Deuxième partie de soirée : retour aux sources avec Un jour ou deux de Merce Cunningham. 1973, année de création, et initiative courageuse du directeur de l’Opéra de l’époque (voir vidéo INA). En effet, ses pièces suscitaient en général le rejet et l’agacement, et la musique de son comparse John Cage ne recevait pas meilleur accueil des spectateurs. Mais il faut le rappeler, son travail est à l’origine d’une véritable rupture du système chorégraphique. Avec Merce Cunningham, la danse existe pour elle-même, le mouvement atteint son apogée, libéré de la musique et de l’argument narratif, supports indissociables de tout ballet classique, et des émotions, bases des créations de la danse moderne. La danse est PURE. Alors cette révolution échappe sans doute au spectateur contemporain, lassé des musiques expérimentales : mais il demeure que le mouvement est beau, juste, que le travail des lignes dans l’espace est méticuleusement imaginé, que la chorégraphie ne souffre aucune faiblesse technique de ses interprètes et qu’une harmonie apaisante se dégage de cette pièce, parfois longue, mais toujours juste.

Et nos gagnants du concours de dessin, qu’en ont-ils pensé?

D’abord, du lieu : magique, incroyablement agencé avec un étonnement tout particulier pour l’acoustique du lieu. Nichés au premier rang de l’amphithéâtre la vue plongeante sur la scène en a impressionné plus d’un. Au-delà des réussites techniques, les enfants sont amusés par les costumes de la première partie. plusieurs interprétations se dessinent. Louis a vu une belle histoire d’amour, a apprécié la musique et l’esthétique… Iliane, plus âgée, remarque d’emblée la performance des danseurs et leur excellence. Cette soirée lui donne l’occasion de découvrir la danse contemporaine, elle qui pratique déjà la danse classique. Enfin, Léopold, discret et rêveur, n’a pas décroché une minute, même pendant la longue pièce de Cunningham : une résistance que les adultes lui ont parfois enviée!

 

Orianne, pour Danse en Seine