© Herman Sorgeloos

Après le succès de ses 4 premières créations, le collectif belge Peeping Tom est de retour au Théâtre de la Ville du 29 mai au 2 juin, avec sa pièce À louer. Burlesque, surréaliste, étrange, virtuose, absurde, risque-tout, sans tabou, les articles de presse sont à court d’adjectifs pour décrire le travail de ces deux chorégraphes.

À découvrir d’urgence!

Peeping Tom, « Tom le voyeur », c’est le titre d’un thriller des années 60 du réalisateur Michael Powell. C’est aussi un collectif installé en Belgique, fondé par une Argentine (Gabriela Carrizo) et un Français (Franck Chartier) passés par Les Ballets C de la B d’Alain Platel.

Difficile de les raccrocher à un mouvement ou une tendance, alors autant s’en abstenir. Entre la danse et le théâtre, les pièces signées Peeping Tom laissent toujours une place prédominante à la musique, empruntent parfois aux techniques de cirque et laissent cours à une virtuosité incroyable, aux limites de la performance physique. Le don des chorégraphes résident également dans la mise en scène, aux ambiances quasi cinématographiques. Et puis, n’oublions pas cet humour corrosif qui vient chatouiller les spectateurs bien installés dans leurs fauteuils…

© Herman Sorgeloos

Pas de danse abstraite, du mouvement pour du mouvement, Peeping Tom aime raconter des histoires. Tout a commencé par un triptyque (2001-2007): dans un Jardin « bien entretenu où une toute autre réalité (prend vie): la confrontation entre un jeune couple et un vieil homme évoque à merveille le poids de la chair, la tragédie des existences ratées. »

Le Salon montrait une famille borderline sur le déclin, jouant avec les rapports générationnels, les rapports de couple…

Dans Le Sous Sol, dernier volet, on retrouve les personnages rencontrés dans Le Jardin et Le Salon. Ils sont « maintenant morts et enterrés, mais continuent à vivre sous le sol. Il n’y a plus de règles ni de conventions, toute hiérarchie familiale a disparu. »

Dans 32 rue Vandenbranden, changement de décors! Inspirés par le film La ballade de Narayama (Shohei Imamura), Carrizo et Chartier campent l’action « dans un paysage accidenté, froid et venteux, où sont disséminés des caravanes délabrées et des abris de fortune (…), ils plongent dans le bagage psychologique qui accable parfois les jeunes, même ceux qui s’éloignent allègrement et en toute liberté de leurs racines, leur famille ou leur culture. »

« Avec À louer, Peeping Tom vous propose un voyage dans la pensée. Engendré par ce moment d’ennui où soudainement, notre pensée s’échappe et part dans un monde parallèle. C’est ce filet qui coule le long de la réalité. Cet univers de souvenir, de projection future, de peur, de rêve ou de cauchemar, constamment accidenté par la réalité. C’est aussi une ballade au bord de la falaise, la danse d’un funambule sur ce fil rouge entre le sentiment de posséder quelque chose et d’aussitôt le perdre, le sentiment d’équilibre avant le vide.

Tout est éphémère car tout peut être repris du jour au lendemain un appartement, nos objets personnels, une situation, une personne ou même une vie. Tout est À louer. »

>> Infos pratiques:

Du 29 mai au 2 juin 2012.
Théâtre de la Ville – 2 place du Châtelet – 75004 Paris
Billetterie sur le site du théâtre.

NB: les citations proviennent du site du collectif: http://www.peepingtom.be