Ateliers hebdomadaires

Gestes & mots pour Jasmine Remadna

Quel est ton univers chorégraphique ?

J'ai besoin que le mouvement se transforme en geste, qu'il raconte quelque chose, qu'il ait une intention, une raison d'exister. J'aime la poésie, les mots et leur sens, j'en ai besoin dans mon processus créatif, c'est pourquoi je mêle les deux : Gestes et Mots.
J'aime les ensembles, quand l'espace est traversé, foudroyé, j'ai besoin de vivre et faire vivre des émotions quand je danse !

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?

Je réfléchis justement à une nouvelle pièce après "Qui est le malade ?", nous réfléchissons avec Nelly Moussy à ce que l'on voudrait dire, comment et avec qui ?

Quels ateliers as-tu prévu avec les danseurs de Danse en Seine ?

Travailler des ensembles, partir d'eux et de leurs chemins corporels.

Pourquoi avoir rejoint l'incubateur de chorégraphie ?

Pour parfaire ma démarche, l'affiner, l'enrichir.

Retrouvez les ateliers de Jasmine au Carreau du Temple les mercredis 8, 15, 29 mars, 5 et 12 avril


Dansons avec Jessica Bonamy

Quel est ton univers chorégraphique ?

Je suis venue à la danse parceque c'était le domaine du silence, on pouvait dire beaucoup plus que le langage avec le mouvement alors ça m'a attiré dès le plus jeune âge. Comme chorégraphe c'est souvent l'en deça du langage que je continue de chercher, entre inconscient du corps, et discours silencieux qui echappent au rationnel. J'aime les prises d'espace: le  travail de l'espace est un vrai langage et raconte le voyage, le déséquilibre, le jeu avec la gravité. J'aime aussi les tout petits mouvements, ceux qui demandent qu'on regarde et qu'on écoute pour voir et entendre, qui demandent une attention fine. J'ai été influencée par des chorégraphes que l'on catégorise dans la danse théâtre (Ambra Senatore, Pina bausch...), et par des danseurs venus de traditions où danse musique et théâtre sont comme une seule chose comme dans la danse indienne par exemple (Vidhya Subramanian...). Je cherche souvent ces endroits où la danse est à la lisière de plusieurs arts, et où elle se fait récit. Le rapport à la musique s'impose depuis ma dernière création "Ta'am" comme un vrai chantier de création que j'espère poursuivre avec le Tailleur.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?

Le Tailleur,  pièce pour un quintet de danseurs et musiciens, s'interesse au geste et à sa transmission.
Je vais tirer plusieurs fils imbriqués:
Le fil de la grande histoire en marche à travers les pas d'un homme qui traverse l'Europe entre 39 et 45 sac au dos.
Le fil de la petite histoire à travers les gestes universels de prise de mesure&découpe et les sinuosités des chemins d'aiguilles.
Laissant la danse se napper d'etoffes asymétriques et s'engager dans un travail d'orfèvre, passant et repassant.
C'est dans l'entrecroisement entre scène de marches allantes&tourbillonantes, et scènes de mouvements du tailleur - vu tantôt comme une mécanique et tantôt comme du poétique -, que l'armure de la pièce va peu à peu révéler un tissu: souvenirs, rires,  beauté du geste de l'artisan et joie de la danse en seront les ingrédients, célébrant la joie de fabriquer et de faire apparaitre.

Quels ateliers as-tu prévu avec les danseurs de Danse en Seine ?

Je suis au tout début de la création.
Les mouvements de groupe m'interessent pour visualiser ce bal et ces ensembles que j'imagine pour cette pièce, qui sera comme une fête: fêter la vie, la danse, la création à travers l'image du tailleur.
Je vais alterner entre:
D'un côté mouvements "choral", pour lesquels j'imagine des sortes de parcours et canons dansés: entre motifs chorégraphiques, marches, virages et tours, évoquant le voyage, les départs et les arrivées.
De l'autre côté un travail par petits groupes sur la manipulation en s'inspirant du duo couturier/modèle, et en oscillant entre mécanique et poésie du geste; entre distance et prise d'appuis des corps les uns sur les autres, évoquant lien filial et solidarité.
PS: Les participants peuvent venir avec un grand châle pour explorer l'enveloppement et la mise en relation inattendue entre différentes partie du corps.

Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphie ?

J'ai rejoint l'incubateur à la deuxième édition en 2017, parceque j'avais besoin d'outils pour structurer ma compagnie, et l'équipe de l'incubateur est juste géniale, brillante et passionnée; je suis heureuse d'avoir goûté à son énergie à un moment charnière de ma compagnie.

Entrez dans la danse de Perle Cayron

Quel est ton univers chorégraphique ?

Après des années d'étude et sept ans de carrière à dessiner un corps, je me surprends à chercher tout l'inverse.
La forme jaillit précise et puissante, certes, mais elle jaillit de l'instant. 
J'aime à travailler avec la sensation, l'émotion, l'intention. 
J'aime à mettre en situation le danseur qui me fait face, et interpréter ses réactions face au nouvel environnement dans lequel je le plonge. 
Je recherche des états à traduire et le mouvement qui en découle sans artifice. 
Chez moi le corps est sensible, palpable, cassable, intense et fébrile. 
Il subit la vie et la surprend à la fois.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?

Je travaille actuellement sur deux créations autour de ma réflexion sur la mémoire :
 
- "Jamais je n'oublie, chapitre II" qui première le 9 mars 2023 au Théâtre de la Merise. 
"Jamais je n'oublie", c'est un travail de longue haleine depuis ses premières recherches en 2019 et jusqu'à sa réalisation aujourd'hui. 
C'est un trio ayant pour thème central la perte de mémoire et d’identité. Dans cette pièce, l’accent n’est pas seulement mis sur la personne qui se perd, mais aussi sur son entourage qui est également touché. Le chapitre II fait suite au duo de "Jamais je n’oublie" et étend la recherche corporelle à un langage beaucoup plus brut, empreint de réalité. Que devient le cadre familial dans le déchirement d'un être cher qui s'oublie ? Quelles sont les nouvelles habitudes à prendre ? Qu'est-ce que change la maladie sur la dynamique familiale ? Dans un cocon d'amour, de tendresse et de patience, les trois danseurs nous emportent dans leur histoire personnelle face à un combat qu'ils ne pourront gagner. On découvre alors l'essence même de chaque personnage et la capacité de résilience de l'être humain
 
-  "Signe-moi l'éphémère" est une pièce en construction, elle traite de la fugacité de l'instant, du caractère éphémère de la vie et de la fragilité des souvenirs. Perdue dans une mer de photographies, une danseuse nous emmène, nous spectateurs, dans un voyage émotionnel à travers des souvenirs personnels ainsi que des moments de vie passés d’autrui. Cette femme nous dévoile son voyage dans un monde en deuil où l’éphémère est palpable. "Signe-moi l'éphémère" met en évidence le fait que la vie est vécue vers l'avant, mais ne peut être racontée et comprise qu'en arrière

Quels ateliers as-tu prévu avec les danseurs de Danse en Seine ?

J'ai encore envie de me laisser surprendre par le groupe !
Comme une envie de mêler des principes de créations de mes deux dernières pièces dont je vous parlais plus haut.
Une expérimentation à la mémoire, des changements d'environnements, des partages d'expériences.
 
Je viens pour expérimenter comme je le ferais avec des danseurs professionnels. 
La forme que ça prendra ? Je ne sais pas, mais faites moi confiance, il y en a toujours une dansée au final !
Alors venez préparé à vous ouvrir à l'autre et à rentrer dans mon monde.

Pourquoi avoir rejoint l'incubateur de chorégraphie ? 

Après trois ans à mener ma barque seule en Europe j'ai eu envie de structuration, d'une bonne boîte à outils mais aussi et plus fondamentalement de m'entourer.
Quelle chance d'avoir découvert la Fabrique et son équipe qui viennent me conforter dans mes savoirs acquis de gestion d'une compagnie et qui viennent en démonter d'autres pour mieux mener la barque !
Et puis après tout, on a toujours à apprendre.
Retrouvez les ateliers de Perle les mercredis 4, 11, 18, 25 janvier et 1er février.
©Mariacheilopoulou

Jeanne Lakits nous dévoile sa danse

Quel est ton univers chorégraphique ?

Mon travail chorégraphique se concentre sur la recherche d’un corps disponible, un corps des possibles, plutôt qu’un corps de représentation. Je souhaite créer les conditions dans la danse, afin de travailler des problèmes. Ma pratique tente de rester un lieu de questions plutôt que de réponses. Le travail en composition instantanée offre l’émergence d’un espace des possibles.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?

Comment la physique quantique pourrait-elle atterrir dans le corps? C’est mon point de départ. Danseuse, physicienne et chorégraphe, je cherche comment se comporte un corps confronté à une réalité impensable car nonreprésentable. L’imagination devient un faux instrument. Ici, la chorégraphie est créée instantanément, dans et avec l’espace. La prise de décisions passe par la redirection et la négociation constante du mouvement. Undiretional n’aboutit pas à une conclusion. Il n’y a pas et il n’y aura jamais de version finale.

Quels ateliers as-tu prévu avec les danseurs de Danse en Seine ?

Mes ateliers prévoient un important travail de recherche et d’improvisation en danse. Comment aller à gauche mais avoir un côté droit? Comment mesurer l’espace entre les yeux, si ne peut le voir? Comment déconstruire la continuité du mouvement? Comment créer un corps sans endroit ? En contraignant le corps à des « absurdités », l’intérêt est porté sur les différentes réponses physique et mentales à ces paradoxes, avec les capacités physiques respectives de chacun. L’essai prime sur le résultat. Nous travaillerons notamment à la prise de décisions dans la danse, afin d’acquérir plus de liberté et de confiance dans la création instantanée.

Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphe ?

Le programme de l’incubateur m’apporte un précieux soutien dans la création de ma compagnie, afin de développer mes projets et recherches en danse. Je souhaite proposer une offre de démocratisation de la danse contemporaine notamment, un retour « radical » au corps, au mouvement et au travail d’improvisation. Tout en essayant d’amener la danse là où elle n’est pas, je suis également dans une démarche de sensibilisation au dialogue délicat entre arts et sciences.

Retrouvez les ateliers de Jeanne les mercredis 4, 11, 18, 25 janvier & 1er février au Carreau du Temple.

© Charlotte Lakits

L'univers chorégraphique de Lisa Biscaro Balle

Quel est ton univers chorégraphique ?

Je suis une grande adepte de la composition instantanée : plutôt que de créer, découvrons ce qui est déjà là ! Dans ma danse, je suis attachée à représenter des caractères humains en travaillant leur physicalité, leur interaction avec le monde. La source première du mouvement pour moi est toujours l’intention. J'aime proposer des expériences qui créent une transformation chez la personne : on ne ressort pas comme on est entré, on ne revient pas à son moi quotidien (souvent de façade), mais on va vers ce qui est là, réellement : j'aime que la danse soit une occasion de se défaire, l'espace d'un instant, de son "moi social", pour aller se rencontrer soi, et proposer une danse expressive, qui peut ensuite simplement jouer, avec les intensités, étirer ses émotions d'un coté ou de l'autre .

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?

Il s’agit d’un solo, où j’incarne divers personnages qui ont tous un point commun : ils dansent la samba. J’explore une multitude de manières de danser cette danse, à travers des corps, des expériences différentes.

Quels ateliers as-tu prévu avec les danseurs de Danse en Seine ?

Nous allons parcourir mon processus créatif pour ce solo. Nous vivrons d’abord une expérience de la samba. Puis, nous déterminerons des personnages, des physicalités, que nous ferons vivre tout au long de la journée. Enfin, nous reconvoquerons l’expérience de la samba dans la peau de notre personnage.

Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphe ?

J’ai eu besoin d’un accompagnement pour professionnaliser mon activité de créatrice. Il y a trop de métiers en un seul à connaître! J’avais besoin à la fois de connaissances, d’une méthodologie, mais surtout de créer une émulation (personnes qui t’accompagnent, te conseillent, et aussi tout un groupe dans la même dynamique!)

Retrouvez l'atelier de Lisa le dimanche 20 novembre à la Petite Fabrique

© Mariana Pereira

Ateliers artistiques : les chorégraphes Léa Bridarolli & Eneas Vaca Bualo

Quel est votre univers chorégraphique ?

Danseurs-créateurs de disciplines et cultures différentes nous pensons qu’il y a une réelle richesse à explorer dans les rencontres interdisciplinaires. Notre travail repose sur une théâtralité forte et/ou une esthétique éloquente avec le mouvement au cœur de chaque proposition. Le corps dans l’expression des émotions.

Travailler en binôme est pour nous très enrichissant et d’autant plus stimulant en termes de création. Cela nous permet d’avoir un regard neuf et détaché sur chacune de nos propositions. Depuis les débuts de notre collaboration, ce travail ensemble et les rencontres avec des artistes de tous horizons nous ont poussé à aller plus loin dans notre recherche du mouvement, à déconstruire nos codes, à questionner les habitudes de l’autre pour trouver un langage commun, original, multiculturel et libre.

Nous aimons la danse quand elle a un effet cathartique autant sur les interprètes que sur le public.

Pouvez-vous dire quelques mots sur votre création / projet en cours ?

Epidémie, ravage des réseaux sociaux, catastrophes écologiques, mouvement #metoo etc. L’avenir de notre planète prend un chemin incertain. Les événements récents nous rappellent la fragilité de notre existence sur terre. Néo-royaume est une création chorégraphique pour 6 interprètes et une artiste DJ, sept personnages extravagants aux allures baroques. La pièce condense plusieurs thèmes actuels forts : le futur de notre planète, ses bouleversements écologiques et économiques, le patriarcat, l’obsession de la beauté, le temps... Une interprétation noire du futur de notre planète, souillée par nos excès.

Cette création se veut comme un opéra électro aux allures de boîte de nuit. La chorégraphie est brutale, animale...

Entre mouvements aériens, corps distordus et théâtralité, cette création hybride est une dystopie dansée, le futur de l’humanité tel qu’il existerait à la cour du Néo-Royaume.

Quels ateliers avez-vous prévus avec les danseurs de Danse en Seine ?

Nous allons organiser les ateliers autour des thèmes forts de la pièce Neo-Royaume, travailler notamment la théâtralité des personnages et leur corporalité.

▪ « DISTORSION »

Nous souhaitons travailler le mouvement et les corps de façon à ce qu’ils apparaissent tordus, déformés, disloqués aux yeux du public.

Des corps sans articulations, des formes, informes. Rompus par le temps et les catastrophes, nos personnages semblent « cassés », leurs mouvements évoquent la noirceur de leurs âmes vides.

▪ « DOMINATION »

Imaginez-vous un monde matriarcal? Un monde où le dominé a pris la place du dominant. Duo, trio, quartet...Nous souhaitons amener les participants à explorer par le corps toutes les interactions possibles entre dominé et dominant. Les rapports de force entre un corps sur l’autre, les jeux de poids et contre-poids etc.

La restitution prendra place à la cour du Neo-Royaume.

Nous dirigerons les danseurs de Danse en Seine comme si ils étaient les danseurs de notre compagnie. Nous chercherons ensemble leur personnage à partir de leur individualité et leur qualité artistique propre.

Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphe ?

Nous avons rejoins l’incubateur afin d’affiner et spécifier notre langage chorégraphique. Nous affirmer en tant que jeunes chorégraphes, et être plus sereins face aux institutions.

Nous sommes tout particulièrement intéressés aussi par les modules scénographie & lumière qui sont des composantes primordiales dans nos créations.


C'est la rentrée des ateliers artistiques avec les chorégraphes Armande Sanseverino & Gaël Germain !

C'est la rentrée !

Nous sommes ravis d'annoncer que les ateliers artistiques redémarrent cette année mercredi 7 septembre au Carreau du Temple avec un duo de chorégraphes !

Rencontre avec Armande Sanseverino et Gaël Germain ...

Armande Sanseverino & Gaël Germain - crédit photo : Amy Gibson

Quel est votre univers chorégraphique?

Inspirés des gestes du quotidien, nous recherchons une écriture chorégraphique désarticulée qui allie la parole au mouvement vers un état de transe, burlesque, viscéral et présent.

DL Tran

Peux-tu nous dire quelques mots sur votre création en cours ?

Autour d'un entretien d'embauche, nous avons construit un univers dans lequel deux personnages dialoguent et démembrent avec dérision et noirceur les codes du monde du travail.

Quels ateliers as-tu prévu avec les danseurs de Danse en Seine ?

Trouver son personnage, son clown autour d'improvisations guidées... Sa propre caractéristique de gestuelle en alliant la parole au mouvement. Inspirée par le cinéma, la musique et le théâtre, la danse trouve son point de départ !

crédit Bernard Bousquet

Informations pratiques 

– Inscriptions : ateliers@danseenseine.org

– Dates du cycle : mercredi 7, 14, 21, 28 septembre avec une restitution publique au Studio de Flore le 28 septembre + (dernier atelier du cycle le 5 octobre)

– Lieu : Carreau du Temple (Studio de Flore, Carreau du Temple, rue Eugène Spuller 75003 Paris)

Si vous avez des questions n’hésitez pas à nous écrire à ateliers@danseenseine.org 
A bientôt en studio !

Planning des ateliers artistiques 2022 2023

Planning des ateliers artistiques 2022 2023 - COMPLET !

Les ateliers artistiques de Danse en Seine reprennent en septembre, dès le mercredi 7 septembre 2022 !

***Les ateliers artistiques sont complets pour 2022***

Nous ne prenons de demandes d'inscriptions, la liste d'attente est déjà complète ! N'hésitez pas à venir nous rencontrer lors d'un studio ouvert ou d'un autre évènement de notre programme !

 

Danse en Seine vous propose d’expérimenter les ateliers artistiques avec les nouveaux chorégraphes de la promotion 2023 de l’Incubateur de La Fabrique de la Danse tous les mercredis à 20h30 au Carreau du Temple et en bonus certains dimanche en journée à La Petite Fabrique (4 impasse Cordon Boussard, 75020 Paris).

Les chorégraphes animeront un cycle de 5 ateliers et pourront présenter une restitution ouverte au public le cinquième et dernier mercredi du cycle dans le Studio de Flore au Carreau du temple (2 rue Perrée, 75003 Paris) ou en fin de journée le dimanche.

Pour découvrir les nouveaux chorégraphes et connaître toutes les dates des différents cycles, nous vous avons concocté le fameux planning en un seul coup d’oeil !

Pour toute information : contactez ateliers@danseenseine.org

A bientôt en studio !

Danse en Seine


Rencontre avec la chorégraphe Orianne Vilmer qui anime le dernier cycle d'ateliers artistiques !

Le dernier cycle des ateliers artistiques démarre le 1er juin prochain avec la chorégraphe Orianne Vilmer, découvrez son univers !

crédit photo : Emmanuelle Stauble

Quel est ton univers chorégraphique ?

Lorsque je travaille sur une nouvelle création, j'aime explorer des états émotionnels extrêmes et découvrir comment ils se traduisent en états de corps singuliers. J'aime écrire des matières à la fois chargées et intenses dans l'investissement corporel qu'elles nécessitent, et sensibles dans les abandons fragiles qui viennent rompre cette puissance déployée par le corps. Ces deux axes de tension, la puissance et la vulnérabilité, sont peut-être l'incarnation physique de ce qui me fascine dans le paradoxe de l'âme humaine : cette bestialité archaïque qui nous rend fragile, bien que violent, qui co-existe avec cette foi aveugle en l'amour inconditionnel qui nous rend presque indestructible.
Dans cette recherche, j'aime lire les ouvrages d'auteurs qui fouillent l'âme humaine dans tout ce qu'elle a de plus noir et d'effrayant mais qui trouvent en chacun de leurs personnages ces failles qui pour moi sont des raisons d'espérer. En fait, ces univers artistiques très noirs où malgré le chaos, la poésie émerge, m'inspirent.
Je crois que dans ma démarche naturelle de création, tout part d'un détonateur émotionnel personnel. Cette émotion est évidemment universelle et la première étape de recherche consiste à identifier les histoires de vie et les situations courantes dans lesquelles elle se manifeste puis cibler l'une d'entre elles. Ensuite viennent des "images" d'une atmosphère, une impression générale du cadre dans lequel la création doit évoluer, basée sur des intuitions et des ressentis, dans un premier temps, puis dans une construction plus consciente de la scénographie dans un second temps. Une fois ce détonateur identifié, et cette atmosphère "dessinée", je peux enfin rentrer dans la recherche chorégraphique. J'aime particulièrement écrire la matière corporelle dans son détail à la fois mécanique et sensoriel. Sentir le plaisir de la chair qui s'étire dans des torsions, explorer des points d'équilibres impossibles, décortiquer la métamorphose d'un corps plein et ultra-connecté aux sensations... Avec un peu de recul, ma démarche me rappelle celle que j'aime en tant que spectatrice face à des productions artistiques gigantesques : cette impression immédiate qui vous saisit et le plaisir d'aller explorer le micro-détail des matériaux, des couleurs pour en imaginer les intentions profondes.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création en cours ?

Je travaille actuellement sur un solo pour l'écran. Le point de départ était très personnel. Comment cohabitent cet amour inconditionnel et totalement excessif qu'on ressent pour ses enfants avec notre animalité ? Et ce point de départ m'a amenée vers des questions dramatiques comme la violence infantile et même l'infanticide... Mais je ne suis qu'au début de la route donc je ne peux pas en dire beaucoup plus à ce stade.
Je travaille également sur un projet de recherche artistique qui me passionne et qui consiste à repenser la construction d'une œuvre chorégraphique pour qu'elle ne soit pas regardée, mais perçue par d'autres canaux sensoriels, et donc soit ainsi accessible dans leur essence et dans leur globalité à des personnes aveugles ou malvoyantes. Cela remet en question de nombreux automatismes et bouleverse complètement mon rapport à la danse : qu'est ce qui peut être perçu d'un geste, comment créer l'univers artistique autrement que par ce qu'on voit, comment inventer une forme artistique adaptée pour être dansée et reçue par des personnes qui ne voient pas ?

Quels ateliers as-tu prévu avec les danseurs de Danse en Seine ?

J'aimerais profiter des ateliers Danse en Seine pour avancer dans cette nouvelle recherche artistique. Les ateliers me permettront d'expérimenter avec les danseurs une nouvelle manière de diriger la recherche corporelle, de fixer le mouvement, de façonner l'espace, de construire une scénographie sensorielle, et de ressentir la proposition à défaut de la regarder... Bref de revisiter les différents concepts inhérents à la création chorégraphique en étant privés d'un sens, et donc beaucoup plus à l'écoute de tous les autres !

 

Informations pratiques :

Le cycle aura lieu les mercredi 1, 8, 15, 22, 29 juin 2022 au Carreau du Temple.

Les ateliers artistiques ont pour objectif le développement des danseurs par l’expérience de création et de recherche avec des jeunes chorégraphes.

– Atelier hebdomadaire : le mercredi de 20h30 à 22h au Carreau du Temple (Studio de Flore, Carreau du Temple, rue Eugène Spuller 75003 Paris) ou les mardi à La Petite Fabrique
– Inscription annuelle : 280€ ou au cycle de 5 ateliers : 50€.
– Adhésion obligatoire : 20€ / 15€ (chômeurs, RSA, étudiants)

A bientôt en studio !