Notre bénévole du mois, Agnès

Quel est ton rôle dans l’association ?

Aujourd'hui pour l'association je fais partie du conseil d’administration et je suis directrice de production. Ca consiste à gérer l’organisation de toute la logistique autour d’un projet surtout au niveau de la mise en place de la technique (scénographie, espace de danse, son, vidéo).

Que fais-tu dans la « vraie » vie ?

Je travaille chez Renault au Technocentre à Guyancourt dans les métiers des outils et simulations numériques pour la conception des véhicules.

Depuis quand es-tu dans l’association et qu’y as-tu découvert ?

Je fais partie de l’association depuis le début je pense donc ça fait déjà plus de 10 ans ! Mais je n’ai pas toujours été au conseil d’administration, je n’y suis rentrée qu’en 2015 si je ne me trompe pas.
J’y ai découvert tellement des beaux projets au fils des années au niveau chorégraphique bien sûr mais aussi au niveau du partage de la danse mais toujours avec une certaine humilité. J’ai eu la chance d’occuper différents postes dont chef de projet du projet Danse à l’Hôpital ou responsable du bénévolat; de participer à des beaux projets chorégraphiques et de médiation, de parcourir la France avec la compagnie, les bénévoles : Toulouse, Angers, Fecamp, Avignon, Aix !  C’est une association hyper riche de projet !
Ce que je trouve fascinant c’est qu’au fur et à mesure des années l’association avec ses bénévoles évolue, se réinvente mais toujours en conservant ses valeurs de bienveillance, partage et d’humilité.

Peux-tu résumer l’association en 3 mots ?

Si je devais retenir 3 mots pour décrire l’association ce serait : famille, rencontre, partage.

Saisir le poids, la physicalité, et le lâcher prise de Jade Lada

Quel est ton univers chorégraphique ?

Je définis mon univers chorégraphique comme hybride, influencé par différents courants de danse allant de la danse contemporaine au moderne et au hip hop.
La danse est contrastée, à la fois source d’explosivité et de sérénité. Une danse instinctive laissant place aux sensations internes des danseurs. Les corps sont en constante mutation et amenés à explorer leurs capacités autant que leurs limites. J’aime ce mélange entre physicalité et sensibilité. L’univers sonore a également une place très importante au sein de mon travail.
Mes créations sont pensées comme des tableaux mouvants, organiques dans lesquels les danseurs prennent part et conçoivent un monde poétique et visuel. Les images, le dessin que les corps forment dans l’espace sont au cœur de ma recherche.

Dès le départ, j’imagine l’univers de la création dans son ensemble entre la chorégraphie, la musique, la lumière, l’espace et les costumes.

Le travail débute à partir de l’improvisation guidée afin que les danseurs soient tout de suite à l’écoute de leurs sensations, du groupe, et dans les textures, qualités de corps demandées. Puis j’écris des ensembles chorégraphiques qui définissent ma gestuelle et seront ensuite déconstruits pour former une pâte homogène. Je suis animée par la création et peut créer à partir d’un propos qui me touche autant qu’à partir d’un espace comme point de départ.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?

Aujourd’hui, je suis en cours d’écriture de ma nouvelle pièce pour 3 danseuses « POTOMITAN » prévue pour 2025. Cette création est un hommage à toutes les femmes mais aussi à mes origines et plus particulièrement à ma grand-mère Denise Lada guadeloupéenne et indienne. Je questionne la notion de "Femme pillier", "wonder woman". Comment l'héritage culturel et génétique que l'on nous transmet influence nos comportements en tant que femmes.

La femme Potomitan ou femme totem est une expression antillaise qui désigne le poteau central dans le temple vaudou. Il se rapporte à la personne au centre du foyer. Lié à l'expression plus répandue dans notre société "Charge mentale".

Actuellement, les femmes subissent encore de nombreuses pressions liées à la société, le travail, la famille et ont l'image de femme héroïne...

Dans cette pièce je souhaite expérimenter le dépassement des limites corporelles et émotionnelles chez les danseuses. A quel point un corps peut-il tenir debout, porter son poids et celui des autres avant de s'effondrer. Comment se défaire de ces rôles imposés à la femme, les transformer et s'en affranchir de manière positive. Une gestuelle dans laquelle mouvements répétitifs, poids, chutes et lâcher prise sont prépondérants.

Quel atelier as-tu prévu avec les danseurs de Danse en Seine ?

Pendant une journée, vous serez guidées grâce à des images, mots pour entrer pleinement dans l’improvisation et l’univers de la création.
Nous travaillerons sur les notions de poids, physicalité, et lâcher prise. Vous serez également invitées à partager vos vécus et ressentis sur l’une des thématiques de Potomitan. D’abord avec la parole puis à travers les corps. Entre connexion à soi, aux autres, intensité et sensibilité, chaque exercice mènera à débuter un processus créatif et composé l’écriture chorégraphique.

Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphie ?

Rejoindre l'incubateur de chorégraphe me permet de poursuivre et renforcer mes connaissances en tant que directrice artistique. L’accompagnement de l’équipe et le regard artistique m’ont vraiment intéressé, tant sur le plan administratif que créatif. J’aime le fait que nous allons avoir une vision sur le projet dans son ensemble. Du point de départ à des éléments plus concrets comme la production, diffusion, management mais aussi l’initiation à la lumière, la dramaturgie et le développement de notre écriture chorégraphique.

Pour finir, faire partie d’un groupe de chorégraphe émergent fait sens pour moi. Nous rencontrons tous les mêmes problématiques et je pense qu’il est très intéressant de pouvoir partager nos expériences, l’entraide, entremêler nos visions artistiques. Continuer à développer son réseau entre artistes mais également avec des professionnels est essentiel dans nos métier et Incubateur de chorégraphe est un endroit bienveillant dans lequel nous allons pouvoir grandir et évoluer pleinement.

Retrouvez le teaser de sa pièce UNSUI trio 2023 en cours de diffusion juste ici

 


L'inconscient & le corps pour Laure George

Quel est ton univers chorégraphique ?

J’aime les contrastes et travailler la chorégraphie comme un mécanisme horloger : précis et complexe à la fois.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?

Je travaille en ce moment sur une création qui s’appelle Matière Grise. Cette création est portée par mon envie de révéler comment notre cerveau, notre inconscient fait surgir une matière de corps. Comment notre instinct ou peut-être notre matière grise, nous propulse dans un univers personnel. Je veux creuser dans ces instincts enfouis et en faire surgir l’essentiel : des corps bruts, épurés, poussés et propulsés par une force extérieure, et des lignes franches qui seraient le reflet direct de nos âmes.
Je vais chercher aussi quelles sont les limites de nos corps et jusqu’où nous pouvons pousser la connexion entre le cerveau et le corps ?
Celui-ci peut-il retranscrire l’émergence électrique complexe de la matière grise ?
Peut-il mettre à jour ce bouillonnement cérébral ?

Quel atelier as-tu prévu avec les danseur.se.s de Danse en Seine ?

J’ai prévu de faire un atelier autour de ma création Matière Grise... Nous allons secouer nos neurones !!! Ahah

Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphie ?

Pour me repousser dans mes retranchements et comprendre tout l’écosystème de la danse contemporaine. Partagez aussi avec cette belle communauté, aussi bien celle de la Fabrique que celle de Danse en Seine.

© Julien Espiaut

Claire, notre bénévole du mois de mars

Quel est ton rôle dans l’association ?

 J'ai rejoint cette année l'équipe "Vie asso" chapeautée par Louise et qui est chargée d'organiser des évènements conviviaux comme dernièrement, la projection des dernières Scènes Ouvertes à la Fabrique de la danse.
En plus des ateliers hebdomadaires, cela me permet de mieux connaître tous les bénévoles de l'association et toutes leurs idées incroyables.

Que fais-tu dans la « vraie » vie ?

Je suis infirmière, je travaille actuellement en hématologie dans un service spécialisé dans la greffe de moelle osseuse.
Ces patients qui luttent pour leur survie, enfermés dans leur petite chambre pendant au moins 6 semaines m'aident à savourer la chance que j'ai de danser, créer, partager...

Depuis quand es-tu dans l’association et qu’y as-tu découvert ?

C'est ma 3ème année au sein de l'association, j'y ai redécouvert la spontanéité de la danse et y ai rencontré de très belles personnes.
J'ai découvert une variété de styles et d'univers que je n'aurai jamais cru toucher un jour et surtout cette possibilité folle de participer à des projets chorégraphiques comme Run et M51.

Peux-tu résumer l’association en 3 mots ?

Créativité, émulation et partage

Romain Di Fazio nous emmène dans son langage

Quel est ton univers chorégraphique ?

L’univers chorégraphique que je souhaite développer au sein de l’incubateur de chorégraphe s’articule autour du langage : celui de l’esprit et celui du corps. Je souhaiterais mettre en relation simultané ces deux médiums afin de révéler leur correspondances, coïncidences ou contradictions. Il convient d’entrer en dialogue intérieur afin de révéler une écriture chorégraphique « corps et texte»

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?

Ma future création dont le titre est encore en réflexion : « Nouvelle peau/Peau d’âmes/Rebirths » constitue l’élaboration d’un dialogue, un voyage multi-dimensionnel au cœur d’un imaginaire à partager. En effet, Michael Garcia et moi-même nous sommes lancés dans l’écriture d’un dialogue à caractère onirique. Le mouvement permettra de créer des espaces virtuels voire de nous téléporter de dimensions en dimensions à la recherche de la meilleure version de nous-même. À travers une réalité fragmentée, il s’agira d’aller dans « le bon cheminement », de créer un espace ouvert à l’étonnement et à l’attention du spectateur.

Quel atelier as-tu prévu avec les danseur.se.s de Danse en Seine ?

Lors des ateliers Danse en Seine, je souhaitais proposer une autre facette de ma recherche chorégraphique autour de l’œuvre du Sacre du Printemps de Igor Stravinsky. En effet, la musique possède une place centrale dans mon univers et je souhaitais transmettre et développer cette étape de travail qui représente l’élaboration d’un langage chorégraphique entre classique et contemporain. Aussi, je pense qu’être en état de créativité permet d’ouvrir les portes de son propre imaginaire. La musique nous donne un cadre qui nous permets de nous déployer. Je souhaite guider les jeunes amateurs ou préprofessionnelles, par le biais de la musique dans différents univers, afin qu’ils puissent exprimer leur créativité.

Je souhaite proposer aux participants des ateliers Danse en seine un espace qui les invite à expérimenter par le corps et la voix un dialogue intérieur en composant avec leur état dans l’instant présent. Je pense que le corps et l’esprit sont deux forces qui cohabitent et ne sont pas toujours en harmonie. C’est ce qui fait la richesse et la beauté d’un individu : l’imperfection. Je souhaiterais mettre en lumière ces coïncidences et contradictions à travers différentes situations.

Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphie ?

J’ai rejoint la formation de l’incubateur de chorégraphe afin de bénéficier d’un accompagnement bienveillant m’encourageant à prendre toutes les libertés nécessaires à l’élaboration d’un univers chorégraphique singulier. En outre, l’expérience de l’incubateur est aussi celle d’un groupe
d’individus qui se dévoilent : j’envisage ces espaces d’échanges au cœur du processus.
Enfin, je ressens le besoin de mieux appréhender les aspects administratifs liés à la structuration et au développement de ma propre compagnie.


Éric, notre bénévole du mois de février

Quel est ton rôle dans l’association ?

Je réalise des photos pour l'association.

Que fais-tu dans la « vraie » vie ?

La vraie vie est un tout 😊 la famille bien sûr et mon travail, dans une société d'assurance, sont très présents mais la photo également tout comme la culture de l'art d'une façon générale. Je vis à Paris que j'apprécie énormément même si je vais régulièrement dans les Pyrénées profiter du grand air ! 

Depuis quand es-tu dans l’association et qu’y as-tu découvert ?

Je découvre l'association et avec elle le monde de la danse. Je suis impressionné par la discipline de chacun, l'exigence et le travail que représentent une chorégraphie et tout cela dans une harmonie humaine et une bienveillance bien présente.

Peux-tu résumer l’association en 3 mots ?

Discipline, exigence, bienveillance 

Le rapport à l'espace pour Julien Deransy

Quel est ton univers chorégraphique ?

Depuis 2018, je suis l’un des quatre chorégraphes du groupe SUZANNE aux côtés de Lorenz Jack Chaillat-Cavaillé, Julien Chaudet et Eurydice Gougeon-Marine. Ensemble, nous avons créé un univers singulier, sobre, composé et quotidien, nourri de nos parcours personnels très différents mais complémentaires, allant de l’histoire de l’art à l’architecture en passant par le cinéma.

Mon ambition de devenir danseur et chorégraphe est arrivé très tard, j’avais 27 ans lorsque je suis tombé amoureux de la danse. Je me suis retrouvé sur le parvis Beaubourg un soir de Mars et je décide, par le plus grand des hasards, d’aller au dernier jour de présentation du projet Work/Travail/Arbeid de la chorégraphe belge Anne Teresa de Keersmaeker, de sa compagnie ROSAS et des musiciens d’Ictus. La claque ! Je me suis alors juré de faire honneur à cette puissante émotion qui m’a transpercé. Depuis ce jour, je travaille passionnément et quotidiennement à répondre à cette question : quel est mon univers chorégraphique ? C’est une question essentielle pour tout artiste qui s’engage dans la danse et qu’il faut sans cesse se poser, reformuler en ayant jamais peur d’être surpris.e.s par des réponses nouvelles. Aujourd’hui je répondrai : sombre, géométrique, animal et simple, mais vous l’aurez compris, il y a de très fortes chances pour que cela change demain.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?

Au sein de l’incubateur de chorégraphe, j’ai choisi comme défi la création d’un solo intitulé NUIT CLOSE dont les contours doivent encore être précisés par les semaines de formation et de résidence à venir. Habitué avec SUZANNE aux créations chorégraphiques de groupe avec un nombre d’interprètes compris entre 5 et 10, cette nouvelle création prendra pour moi une nouvelle direction, plus personnelle et intime, puisant son vocabulaire dans l’invention d’une “danse buissonnière” révélée par la nuit et par un dialogue mystérieux entre un homme et une énigmatique sphère posée au sol…

Et avec SUZANNE, notre prochaine création TO LIFE dont la première aura lieu en Août 2024 est une création qui nous tient particulièrement à cœur tant elle fait écho à cette actualité noire dans laquelle nous sommes quotidiennement plongé.e.s. Face à un monde qui se détruit et qui divise de plus en plus chaque jour, “marcher ensemble” est l’acte de résistance des septs interprètes au plateau qui dessine la fresque vivante des intéractions possibles entre individus en temps de crise.

Quel atelier as-tu prévu avec les danseur.se.s de Danse en Seine ?

L’atelier qui aura lieu toute la journée du dimanche 04 février sera l’occasion pour moi de créer un véritable laboratoire d’expériences chorégraphiques. En lien avec la création qui est l’objet de mon parcours à la Fabrique de la Danse, NUIT CLOSE, je proposerai en plusieurs volets des expérimentations autour du rapport à l’espace, solitaire ou collectif, à l’errance, solitaire ou collective, au trouble personnel qui révèle des montres intimes, à l’audace du sordide et aux mystères que cela pourra générer. Toutes ces expériences chorégraphiques seront ensuite mises en espace, pour que nous puissions ensemble, définir un territoire de “nuit” commun qui révélera autant de soli qu’il y aura de participant.e.s.

Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphie ?

Avec le soutien du groupe SUZANNE, c’est de manière autonome que j’ai choisi d’intégrer la Fabrique de la Danse. Selon moi, être artiste, c’est aussi être capable de se réinventer sans cesse, de se définir dans d’autres contextes, de provoquer le voyage vers l’inconnu, d’oser ce qui est surprenant ou ce qui fait peur, de mettre à l’épreuve ce qu’on croit savoir.

Rejoindre l’Incubateur de chorégraphe est donc pour moi une étape de professionnalisation supplémentaire dans ma démarche artistique de chorégraphe en développant les outils de création qui me sont propres pour mieux pouvoir les engager et les identifier dans le travail collectif. J’ai également l’espoir de rencontrer de nombreuses personnes aux ambitions créatives diverses, partager des savoirs, des savoir-faire et des désirs qui nous feront nous connecter à cet univers immense, éphémère et exigeant de la création chorégraphique.


On swingue avec Diego "Odd Sweet" Dolciami

Quel est ton univers chorégraphique ?

Mon univers chorégraphique est passionnément ancré dans les danses sociales, où la House et le Swing occupent une place privilégiée. C'est un royaume vivifiant, s'inspirant des énergies débordantes et des formes envoûtantes des danses de club. Mon objectif est de transporter le public au cœur des situations quotidiennes, en offrant une vision de la danse qui transcende la société et éveille les émotions. Au fil de cette exploration, je m'inspire de la fraîcheur et du côté comique de ces styles, créant ainsi des prestations mémorables et vibrantes.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?

À l'automne prochain, la compagnie que j'ai fondé, ODD Visions, entrera en création de son prochain spectacle _GROUND (se lit UnderGround).
Cette nouvelle création aborde le sujet de la communication non verbale. Elle joue un rôle essentiel dans nos interactions quotidiennes, transmettant des émotions, des intentions et des significations bien au-delà des mots prononcés. Les expressions faciales, gestes et postures tissent un langage subtil mais puissant, qui enrichit notre compréhension mutuelle et renforce nos liens sociaux. _GROUND rend hommage à la richesse de la langue italienne en créant des relations entre les gestes et les danses sociales. Cela passe par les corps via les danses jazz des années 20/30, par la parole et par la musique.

Quel atelier as-tu prévu avec les danseur.se.s de Danse en Seine ?

Les élèves se plongeront dans l'univers du langage rythmique en explorant différentes formes comme le Call and Response. Ils apprendront à synchroniser leurs mouvements avec la musique et à développer leur sens du rythme à travers des initiations de Solo Jazz / Charleston.

Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphie ?

En tant que danseur professionnel depuis 15 ans, je me suis déjà retrouvé à diriger des projets chorégraphiques. J'ai conscience qu'il est essentiel de disposer de plusieurs compétences pour réussir en tant que chorégraphe, telles que : structurer sa compagnie de danse et définir sa vision stratégique, recruter et diriger des équipes techniques et artistiques pour mener à bien son projet. L'incubateur me permettra également d’apprendre à établir des budgets prévisionnels de production et de diffusion et les ancrer dans une réalité économique.
En effet, le domaine non-artistique est de plus en plus indispensable pour réussir en tant que chorégraphe et la gestion d'une compagnie de danse est essentielle pour initier et financer ses propres projets.


Orianne Vilmer et Emmanuelle Simon nous parlent de M51

Quelles sont vos inspirations en tout genre qui vous emmènent vers cette matière chorégraphique ?

M51, c’est la galaxie du Tourbillon dans le catalogue de Messier.
Notre première inspiration pour cette pièce nous vient de l'univers. Nous sommes toutes les deux fascinées par les mystères scientifiques qui sont à l’origine de la matière et... émerveillées de toutes les correspondances étranges de mouvements ou de formes qui existent entre l'infiniment petit, l'échelle humaine, et l'infiniment grand !

Nous sommes aussi très inspirées par les artistes aux processus de créations ludiques et par les écrivains du genre fantastique qui imaginent des mondes complets. Cela nous a donné envie de créer un système, régi par un ensemble de règles de composition du mouvement et de lois reliant l'image et la danse.

De qui vous êtes vous entourées et en quoi leur travail apporte une complémentarité ?

Pour proposer une véritable immersion dans notre monde imaginaire, nous voulions tout d'abord un univers visuel coloré et évolutif. C'est ainsi que l'idée de la création numérique est née. Damien Serban, artiste numérique, a été très sensible à notre système chorégraphique et a proposé de s'inspirer de paysages et d’éléments célestes tout en utilisant des outils comme l'IA et le datamoshing pour générer des images ou des connexions à la musique.
Nous voulions également une immersion sensorielle par la musique, avec des sonorités inattendues, pouvant évoquer le stellaire et le chaos de la matière en création. La rencontre avec Baptiste Lagrave nous a permis de travailler tous les 4 entre vidéo, musique et danse, pour construire une dramaturgie cohérente au global et pour chaque champ artistique. Nous avons pris un vrai plaisir à nous influencer mutuellement !

Nous avons également demandé à Emmanuelle Stäuble que nous connaissons bien d'imaginer la création lumières, sacré challenge pour une pièce avec autant d'interprètes et une vidéo au plateau. Enfin, pour un tel projet aussi proche des sciences fondamentales, nous avons sollicité l'aide de Nicole Vilmer, directrice de recherche au CNRS, pour pouvoir alimenter notre inspiration, approfondir nos idées, acquérir de nouveaux savoirs, renforcer le sens de nos choix artistiques via l'imaginaire scientifique.

Comment avez-vous conçu cette pièce ?

Il y a quelques principes majeurs pour la création de cette pièce. D'abord le choix d'accumuler les danseurs au plateau. Tout danseur qui entre n'en ressort plus jamais ! Pour les accumuler, nous avons adapté la suite de Fibonnacci, et cela nous a conduit à définir 8 étapes dans la création. Ensuite nous avons défini quatre états de corps qui seraient la base de l'écriture de notre matière chorégraphique. Ces quatre états de corps correspondant à des niveaux d'énergie de la matière et sont associés à des couleurs : jaune, vert, bleu, violet. Nous avons également réfléchi aux configurations naturelles du microspcopique ou du cosmologique qui nous intéressaient dans la prise d'espace. Et nous avons alors associé chaque étape à un nombre de danseurs, à une configuration et à une énergie. Pour composer la chorégraphie nous commencé par écrire et transmettre un répertoire de gestes par couleur règles puis composé l'ensemble des partitions de chaque danseur en s'inspirant de concepts ou de lois physiques.

 


Notre incroyable team coiffure M51

Tu le sais, toi qui as assisté à la première de M51 ? Ou si tu as vu passé les sublimes photos de cet événement incroyable... que derrière, en coulisses, de petites mains se sont afférées toute la journée pour que le spectacle soit complet, unique. Et parmi elles, nos incroyables coiffeuses... que nous souhaitions mettre en lumière dans la fameuse rubrique "bénévole du mois".

Ce mois-ci, elles sont au nombre de 8 : Amélie, Emilie, Louise, Sedera, Claire, Sophie, Léa et Lucie. 

On vous laisse découvrir leurs petite interview sans plus attendre !


Sedera : "Le premier métier que j'ai voulu faire dans ma vie, c'est coiffeuse. J'ai donc toujours joué avec mes cheveux et ceux des autres. J'ai beaucoup aimé rechercher des coiffures à proposer pour la pièce, et voir l'enthousiasme et la créativité de chacun.e une fois les grands thèmes identifiés. Bravo et merci à toute l'équipe coiffure :) J'ai adoré la motivation de la team mèches, qui a osé le décoloré argenté !"

Lucie : "De mon côté grosse passion également pour le métier de coiffeur.euse, on se sent si beau.elle et bien quand on a une jolie coup. Et puis comme mes gros cheveux sont indomptables et que je n'arrive pas à me faire des tresses moi-même, c'est toujours un gros kiff de pouvoir réaliser sur la tête de quelqu'un.e d'autre ce que j'ai pu rêver d'avoir sur moi. En plus c'est comme un puzzle ou un mandala, il y a un aspect détente haha ! Du coup pour M51, ça m faisait plaisir de m'investir dans la création à ma façon et de voir les danseur.se.s heureux.ses de nos propositions. Contente d'avoir contribué à cette tempête créative de cheveux et d'avoir pu oser aussi de nouvelles propositions."

Sophie : "On m'a balancé pour faire partie de la team coiffure (Merci Eva :)) et j'ai adoré m'investir là-dedans ! C'est une autre façon de s'investir dans un projet, comme un mini labo créatif, et aussi une façon de prendre soin des autres danseuses et danseurs avant de monter sur scène. Et puis faire ça en groupe, c'était très cool aussi. On s'est jamais autant échangé de tuto coiffures avec Sedera !"

Léa : "Faire partie de l'aventure coiffure M51 est un moyen d'exprimer sa créativité et son petit grain de folie et surtout la joie de se sentir dans le cosmos jusqu'au bout des cheveux !"

Claire : "Au début, un peu de pression quand même et puis je me suis dit : les rouleaux spiralés, je sais faire et je me suis lancée. J'ai adoré ces petits instants privilégiés avec celles et ceux que j'ai coiffé.e.s et les échanges avec les camarades coiffeuses. Pour finir, fignoler tous les détails jusqu'à la coiffure, je suis très friande."

Emilie : "J'adore les cheveux, c'est comme une matière à part qui peut exprimer beaucoup de choses d'une personne ou d'une situation. J'étais donc ravie de participer à la team coiffure de M51 et de voir dans les yeux des danseur.se.s la plaisir de rentrer dans le cosmos jusque dans leurs cheveux."

Amélie : "Dans les spectacles, un de mes moments préférés (après monter sur scène), c'est le moment des préparatifs en coulisses : le maquillage, les costumes, les répétitions de dernière minute et bien sûr les coiffures. Si j'adore me faire coiffer (et surtout pour me transformer en spirale) je n'avais pas beaucoup d'expérience en coiffure... C'était donc un réel plaisir de découvrir et apprendre des autres. Expérience à refaire !"