Orianne & Jocelyn 2Pour cette rentrée, la compagnie travaille sur une nouvelle version d’Or des Talus. Nous avons demandé aux chorégraphes de nous en dire plus sur les changements, la nouvelle distribution et les projets de la pièce. 

1. Quels sont les principaux changements de cette nouvelle version d’Or des Talus ?

Orianne Vilmer : Il n’y a pas de changements significatifs hormis dans la distribution ! Marie disposant d’une belle opportunité artistique à l’étranger et Caroline préparant l’arrivée de son premier enfant, elles ne monteront pas sur scène cet automne… Ce sont les aléas d’une création qui a la chance d’être diffusée ! J’ai désormais l’honneur d’interpréter Julien et de vivre la pièce de l’intérieur. C’est un sacré challenge mais cela me permet d’approfondir le vécu de ce personnage, les relations avec les autres figures de la pièce, leur vécu tous ensemble. Ce cheminement mène évidemment à des remises en question… Et donc des évolutions ! Globalement, ces évolutions marginales servent l’authenticité du geste, et donc consistent principalement à épurer l’écriture, à redéfinir l’ordre d’apparition des personnages, à développer leur psychologie et à tisser des liens entre tous.

Jocelyn Muret : Outre les aléas de distribution, deux raisons nous ont poussés à effectuer des changements : notre envie d’améliorer le rendu de la pièce suite aux trois premières représentations et la nécessité de s’adapter au lieu du prochain spectacle. En échangeant avec Orianne sur notre ressenti, celui des danseurs et les retours des spectateurs, nous avons souhaité apporter de légères modifications de rythme, clarifier le rôle de certains personnages et profiter davantage de la musicalité du texte. Par ailleurs, l’Auditorium Saint-Pierre des Cuisines (Toulouse) est un espace atypique qui nous offre l’opportunité de revoir la scénographie afin de sublimer la pièce autant que le lieu.

2. Comment avez-vous procédé artistiquement ?

Orianne Vilmer : Nous avons commencé par partager nos doutes et les fragilités de la pièce… Puis nous sommes remis derrière les différentes vidéos pour confronter nos souvenirs à une image concrète. Nous avons ainsi pu mettre le doigt sur ce qui nous gênait dans notre ressenti et en tant que spectateur… Et puis ensuite une phase de réflexion assez longue… Retravailler la chronologie des tableaux est un travail délicat car il s’agit d’oublier les habitudes confortables, de remettre en cause lce qui fonctionne en apparence, et tester… Il s’agit aussi de se replonger dans la vision que nous avions de la pièce il y a deux ans quand nous l’avons rêvée… Avec tout ce qu’on a vécu depuis, ce n’est pas une mince affaire !

Jocelyn Muret : On a profité de nos vacances ensemble pour faire un point général sur la pièce. Nous avions déjà des intuitions et nos échanges n’ont fait que renforcer notre envie de revoir certaines parties. Le plus gros travail s’est porté sur la chronologie et sur les intentions de quelques personnages dont le rôle se devait d’être approfondi. Concernant la scénographie, nous avons fait un point avec notre technicien (Felipe) pour aborder les changements à prévoir pour s’adapter aux nouvelles salles. Nous sommes convenus de réfléchir pendant l’été et nous allons faire une point dans les tous prochains jours.

4. Les prochaines dates d’Or des Talus sont à Toulouse et Avignon, deux villes qui ont une signification particulière…

Orianne Vilmer : C’est à Toulouse que nous avons rencontré par hasard Jean-Louis ! Il était impensable de ne pas offrir une représentation à l’auteur et à ses proches !

Jocelyn Muret : J’ai grandi à Villeneuve les Avignon, c’est là que j’ai rencontré notre compositeur (Nicolas Brun) ; Marie et Emmanuelle ont une partie de leur famille en Avignon ; Florie, Camille et Lucie sont d’Aix-en-Provence…il nous a semblé évident de chercher à se produire dans la cité des Papes, au plus proche de nos origines, de nos familles et de nos amis sur place. Et puis la ville dispose d’une aura dans les arts du spectacle vivant, ça n’a pas été difficile de convaincre la compagnie !

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Photo : David Le Gall

5. Et après le 17 octobre, quel futur pour Or des Talus ?

Orianne Vilmer : Or des Talus dans son format actuel d’une heure sera sans doute mis entre parenthèse jusqu’à l’envie de remonter la pièce dans sa globalité, avec une nouvelle distribution sans doute, peut-être mixte si nous découvrons des talents masculins entre temps… Mais ce qui est sûr, c’est que la matière d’Or des Talus créée ces deux dernières années vivra différemment : transmission d’extraits, expérimentations, recréations… Nos interprètes nous font des propositions tous les jours pour continuer à danser cette oeuvre ! Quant au roman, il est aujourd’hui édité de nouveau et inspirera sans doute d’autres auteurs ! De ce que je sais à l’heure actuelle, c’est qu’il y a au moins un photographe, un dessinateur de BD et un réalisateur en herbe qui désirent s’emparer de l’oeuvre….

Jocelyn Muret : Après le 17 octobre, ce sera la fin d’un cycle, entamé il y a plus de deux ans, mais certainement pas la fin de l’histoire ! Nous nous lancerons certes pas dans de nouvelles représentations mais nous ferons vivre l’esprit de la pièce comme l’a expliqué Orianne. Personnellement, je souhaiterais garder une trace de ses 2 ans d’aventure… Je ne suis pas encore décidé sur la forme que cela pourrait prendre, peut-être un livre, l’idée doit encore faire son chemin.

Informations pratiques :

Réservations : http://www2.danseenseine.org/creation/paiement-places-or-des-talus-26-septembre

Samedi 26/09/2015 à 20h30 – Tarif unique : 12€ – Auditorium Saint-Pierre des Cuisines, 12 place Saint-Pierre, 31000 Toulouse