Danseuse dans la Compagnie des Passagers depuis 2007, Bérangère Roussel fait ses classes en danse contemporaine au CNSM de Paris (2000-2005) tout en s’initiant en parallèle à d’autres disciplines telles que le yoga, le théâtre et les techniques de cirque. Elle obtient son DE au CND en 2007 commence à enseigner dans diverses institutions, dont Danse en Seine ! Au cours de sa carrière, elle a également travaillé avec des chorégraphes tels qu’Hervé Robbe, Pedro Pauwels, Paco Decina,  Geisha Fontaine et Pierre Cottreau.

Comment es-tu arrivée à la danse aérienne?

Je suis arrivee dans la danse aerienne un peu par hasard. Je passais mon DE au CND et j’ai répondu à un avis de rencontre avec la compagnie Les Passagers. J’avais deja un peu goute a l’acrobatie au cirque de Nanterre et me suis vite sentie a l’aise avec la hauteur. Ensuite c’est alle tres vite, je me suis retrouvee en spectacle a Saint Petersbourg pour les Nuits Blanches a 17m de haut après les repetitions a 8m avec 30000 personnes a mes pieds sur la place de l’Hermitage!!!! Une expérience inoubliable!!!

http://www.youtube.com/watch?v=N2eeF3NelAs&feature=related

Le travail en hauteur est un defi permanent mais je dis toujours que la danse aerienne « pardonne » plus que le sol dans la mesure ou le spectaculaire est deja la! Avec Les Passagers on travaille beaucoup en evenementiel et on allie la danse avec la peinture : on realise des fresques immenses sur une toile tendue sur un echaffaudage. Un autre challenge!! Depuis un an, j’ai commence a travailler avec la compagnie Retouramont. C’est un travail aerien qui s’approche plus de la danse contemporaine au sol.

 

Quelle est la spécificité de ce travail aérien ?

La gestuelle cherche à rester fidèle a celle du sol mais le corps est deja soumis a tellement de contraintes que ce n’est pas totalement possible. Il faut avant tout des abdominaux en beton pour donner l’illusion que le corps évolue sur un mur comme sur le sol!!! Mais les sensations sont totalement différentes de celles du sol. Les appuis sont tres importants mais n’offrent pas les mêmes possibilités qu’au sol. La danse aerienne donne l’impression de voler et de defier la gravite mais demande pour cela un réel questionnement des sensations internes, de la projection et de l’espace.

Est-il difficile de gérer cet espace?

L’espace est complètement bouleversant! L’axe de la corde et le baudrier contraignent le corps a évoluer dans certaines directions. Le corps doit réajuster en permanence sont alignement. Les possibilités de mouvement sont forcement réduites dans la mesure où on ne peut pas faire de rotations complètes. En même temps on peut « voler » et s’extraire du mur (ce qu’on appelle les « explusions ») et là, le coprs retrouve une forme de liberte.

 

Quelle a été la plus grosse difficulté d’adaptation?

La plus grosse difficulté est de reconsidérer la place de son corps dans chaque situation. Parfois on danse sur un échafaudage avec une toile tendue qui donne une sensation de rebond mais pas vraiment d’appuis fermes. D’autres fois on travaille sur une façade de bâtiment avec sa rugosité, ses fenêtres, ses aspérités, des points d’accroche plus ou moins présents… Dans d’autres cas on peut évoluer sur corde totalement dans le vide. Il faut alors trouver de nouveaux appuis dans le corps…Le challenge est de se nourrir du lieu, du support et de créer sa danse à partir de cet enviromnnement. Et pour se sentir à l’aise, une fois que le centre du corps est beton, rien de mieux qu’accepter la hauteur et de prendre du plaisir à »surplomber » la foule!!

D’ailleurs, quelle est la sensation la plus jouissive?

Danser dans la rue ou dans des espaces atypiques,  c’est une véritable révélation que la danse aérienne m’a apportée. Chaque spectacle est un défi parce qu’on doit se réadapter au lieu. J’ai déjà dansé sur une falaise de granit de 80m, dans l’Eglise Saint Eustache, sur des immeubles occupés…  J’aime que le cadre soit toujours différent, rencontrer et partager avec un public qui n’a pas toujours choisi d’être là mais qui est curieux et prêt à lever les yeux. Au bout de nos cordes, on a l’impression de leur offrir tout à coup un espace innopinement habité! Enfin, la sensation de voler est toujours pleine d’émotions…

Belle autre vidéo à voir ici