Mois : mars 2019

Diane, bénévole du mois !

Quel est on rôle dans l'association ?

Je suis secrétaire générale de Danse en Seine. Je suis donc en charge d'assurer le bon fonctionnement administratif de association, veiller au respect des ses statuts, participer aux décisions politiques et assurer la gestion et le recrutement des bénévoles.

Que fais-tu dans la vrai vie ?

Je travaille à ce que ma "vraie" vie ressemble à ce que l'on vit à Danse en Seine :) Nourrir ma liberté, trouver de nouvelles voies de création et partager ces expériences avec d'autres. Après 7 années de vie parisienne, j'ai décidé de prendre une petite pause pour me réaligner avec mes besoins en prenant une retraite hivernale en Italie et m'orienter en douceur vers un nouveau chapitre de ma vie.

Depuis quand es-tu dans l'asso ?

J'ai découvert Danse en Seine en 2013 mais n'ai été en capacité d'intégrer les dispositifs puis la vie associative qu'à partir de 2015. Sept années de création si variées, de rencontres incroyables, de moments de partage et de vie si intenses ! Danse en Seine c'est ma révélation parisienne ! Je m'éloigne géographiquement mais je ne quitte pas pour autant l'asso et je ne pense pas avoir dit mon dernier mot ;)

Peux-tu résumer l'association en 3 mots ?

Je vous aime !


Ateliers artistiques avec le chorégraphe Maxime Joret !

crédit photo : Vanessa Mantoan

Quel est ton univers chorégraphique ?

C'est avec ma création en cours, le Silence des organes, soit depuis un peu plus d'un an, que je découvre plus clairement quelques traits de mon univers chorégraphique - qui s'avère cumuler les échos de mes différents parcours (théâtre, arts plastiques, psychanalyse, pole dance, danse contemporaine).

J'ai ressenti le besoin de m'écarter de la pole dance en raison de son caractère trop gymnique afin d'explorer autrement le mouvement, notamment par la danse contemporaine. Je suis surpris de voir finalement la pole dance ressurgir aussi clairement dans mon travail par certains traits qui lui sont spécifiques. Il y a quelque chose du sensuel, du corps donné à voir, et à la fois quelque chose qui côtoie le corps martyr de l'acrobate, tant cette discipline oscille entre une fascination acrobatique, l'évocation d'un univers érotique et l'ingratitude de cette barre froide qui brûle et marque le corps. 

L'engagement physique de la chair et de la peau en pole dance rejoint mes affections pour des œuvres plastiques et performatives qui impliquent directement le corps de l'artiste (je pense à Trademarks de Vito Acconci par exemple). J'aime à malaxer, caresser, triturer et approcher le corps par sa palette sensorielle – tantôt texture, enveloppe, matière malléable etc. Ce rapport au corps je cherche à l'animer d'une jubilation, qui résonne pour moi autour de cette question de l'au-delà de la douleur, du plaisir qui l'emporte sur la douleur (très vive sur les agrès aériens). J'aime travailler sur cette relation du plaisir et de la mise à mal qui se côtoient lors de la performance aérienne.

Je pourrais dire que je brode autour d'une barre un univers charnel mû par une jubilation qui ne ferait pas l'économie d'une implication physique douloureuse. 

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création en cours ?

Le Silence des Organes est une création pour 5 interprètes au plateau (dont moi-même) que j'ai élaboré à partir du corps qui se fait entendre – littéralement, les articulations et cartilages qui craquent, le souffle de l'effort – et par des manifestations douloureuses. Je m'appuie sur une formule du chirurgien R. Leriche et reprise par le philosophe et médecin G. Canguilhem dans son ouvrage Le normal et le pathologique, « La santé c'est la vie dans le silence des organes ». Je souhaite donner à voir et à entendre un corps qui se manifeste au danseur en étant « bruyant » - ne prenons-nous pas conscience d'une partie du corps lorsqu'elle nous est douloureuse et nous le fait savoir ? Cette pièce n'est pas une illustration de la douleur mais une convocation de deux dimensions du corps dansant : le corps-à-voir, objet de représentation, et le corps-qui-se-dit, medium parlant, matière qui s'exprime. 

Quels ateliers as-tu prévu avec les danseurs de Danse en Seine ? 

Je prévois un cycle construit autour de ces questions de sensorialité, de jubilation, d'implication charnelle et dermique. J'aimerais mettre en place une sorte « d'orgesse », orgie de tendresse. Nous traverserons la transformation du mouvement par la réception de la lumière, le goût, le toucher, l'odorat. J'amènerai les danseurs à étayer leurs qualités de mouvement au travers de ces espaces de délectation qu'ils ont tous, et de construire une relation de groupe soutenue par une exploration multi-sensorielle. 

Informations pratiques : 
– Inscriptions : ici.
– Si vous avez des questions n’hésitez pas à nous écrire : ateliers@danseenseine.org.
– Dates du cycle : 24 avril, 15 / 22 / 29 mai, 12 juin (restitution publique) !


Atelier artistique avec le chorégraphe Simon Feltz, ce dimanche 9 mars !

Quel est ton univers chorégraphique ?

Un question pas si simple pour commencer cette petite interview !! Je ne sais pas si je pourrais le définir mais j'ai la sensation que chaque nouveau projet est un univers en soi, tant les intentions et les motivations sont différentes d'une création à l'autre. Je peux seulement dire que mon désir de créer né de ce que j'observe, de ce qui me révulse ou qui m'enchante. Ca peut paraître un peu bateau dit comme ça mais cette dimension cathartique est pour moi nécessaire à la démarche de création. Je tente toujours de me pencher sur ce qui unie le sujet au monde ou à l'autre, sur sa capacité à croître ou à sombrer, et la forme, la matière chorégraphique, ne jaillit que dans un second temps.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création en cours ?

La création sur laquelle je travaille actuellement est un solo chorégraphique interprété par Clémence Galliard sur une musique originale de Nosfell. Intitulé Abyme, ce travail tente de questionner notre rapport au corps vécu dans l'image et l'amenuisement de la profondeur discursive au profit de contenus visuels toujours plus léchés, lissés et parfois complètement factices. Mêlant mouvement et texte, cette pièce est une tentative de contrer ce mouvement globale de marchandisation de "soi" qui mène parfois à une conformité morbide et absurde.

Quels ateliers as-tu prévu avec les danseurs de Danse en Seine ?

Pour cet atelier, j'aimerais travailler autour de différentes cellules chorégraphiques (des sections de mouvements relativement courtes). Juxtaposées les unes aux autres ces séquences chorégraphiques seront répétées en boucles et s'effriteront au fur et à mesure afin de ne laisser place qu'à un mouvement unique et répétitif. La structure ainsi créée perdra progressivement en complexité et se réduira à un geste compulsif qui aura avalé tous les autres. Je veux donc créer ces petites phrases chorégraphiques en collaboration avec les danseurs de l'atelier qui seront répartis en différents groupes : les séquences seront les mêmes pour chaque groupe, mais seront assemblées dans un ordre différent en fonction du groupe. Il n'y aura donc pas de grand mouvement d'ensemble mais seulement des instants ou un même geste jaillira du commun. A chaque reprise de la boucle chorégraphique, nous tenterons d'effacer un mouvement par séquence de sorte à ce qu'une uniformisation s'opère de boucle en boucle.

Informations pratiques : 
– Atelier exceptionnellement le dimanche 9 mars de 10h à 18h, au Feeling Dance Factory à Pantin : 100 Avenue du Général Leclerc, 93500 Pantin.
– Inscriptions : ici.
– Si vous avez des questions n’hésitez pas à nous écrire : ateliers@danseenseine.org.
– Dates du cycle : 09/03/2019 (restitution publique en fin d’atelier).