Mois : novembre 2014
Rencontre avec l'équipe artistique d'Or des Talus #4
Raconte nous le tableau de la cavale !
La cavale est un circuit fermé en constant mouvement. Il est l’expression même de cette routine qui nous étouffe et qui tourne à un rythme effréné.
A première vue cela peut paraître simple : nous formons un groupe soudé tournant en rond (enfin en carre!). Mais à regarder de plus près, nous évoluons au fur et à mesure vers une individualité qui s’énerve, s'écharpe pour essayer de sortir de son cadre. On peut sentir ainsi l’énervement et l’agressivité naitrent en chacune de nous.
Où as-tu cherché l'inspiration ?
Dans cette zone d’ombre que l’on refoule. On a tous un environnement qui nous échappe, des événements en dehors de notre contrôle et qui nous impactent pourtant. Souvent désemparé on se reprend en levant la tête contraint « d’aller de l’avant »… mais le sentiment persiste.
J’ai cherché dans ces sentiments profonds d’injustices et de solitude face à des situations personnelles. J’ai en tête ce cri intérieur qui ne demande qu’à s’échapper et que je n’exprime pas par la voix. Une violence primitive retenue qui s’exprime pour moi par un mouvement corporel et artistique.
Que traverses-tu en termes de sensations, d'états de corps ?
Dès le début, tout le groupe est connecté. Le rythme ne laisse pas de place à l’hésitation. Nous devons être déterminés, les mouvements synchros et précis.
Il y a donc un sentiment d’urgence qui émerge en premier lieu. Ce besoin d’aller de l’avant et d’y aller vite !
Il faut ensuite faire place à l’abandon et se dissocier du groupe par le mouvement, tout en restant a l'ecoute les une aux autres. En somme, il n’y a plus de mouvements synchronisés mais la connexion doit être là. C’est d’ailleurs ce lien entre nous qui permet l’explosion des émotions. Ce bruit qui n’est au départ qu’un chuchotement se transforme en hurlement se propageant dans tout le corps. Cette vague d’émotion prend au tripe jusqu’à lancer ce cri. Ce cri intérieur lâché jusqu’à ne plus avoir de souffle... et finalement la vie continue. Purgé de haine et de violence, le rythme du groupe reprend ses droits. Pour moi cette cavale est une boucle, l’expression d’un éternel recommencement.
Quelles sont les difficultés que tu rencontres ?
Sans hésitation la mémoire !! C’est infernal à apprendre. Les tours passent mais ne se ressemblent pas. Les changements sont parfois subtils et il est impossible d'identifier a quel tour on est! Il faut donc faire et refaire, jusqu’à ne plus réfléchir et obtenir seulement la mémoire du corps. Une demi seconde de décalage et l’effet de groupe est imparfait. Il faut faire ressortir une netteté et une précision qui est difficile a atteindre.
Il n’a pas été simple également de lâcher prise et de rentrer dans l’état de corps nécessaire. Il a fallu beaucoup de patience de la part d’Orianne et Jocelyn pour nous révéler au fur et à mesure.
Plus largement, qu'est ce qui t'a attirée dans ce projet ?
J’ai été impliquée dès le début de ce projet à travers les ateliers des scènes ouvertes. J’ai apprécié l’audace et l’implication d’Orianne et Jocelyn dans ce projet. Avec cette ambition, ils ont réussi à convaincre toutes les danseuses de la compagnie. C’est cette volonté qui m' attire. Pour la cavale, étant de nature très pressée, la rapidité de la chorégraphie m’a tout de suite séduite !
Qu'est-ce qui te marque le plus dans la pièce ?
Les personnages sont marquants, avec des caractères forts qui ne laissent pas indifférents. Ces personnalités nous plongent dans un univers noir et envoûtant. J'apprécie cette énergie tout au long de la pièce qui démontre le travail acharné et complice de toute la compagnie.
Que t'aura appris cette aventure artistique ?
Le travail est finalement de faire un chemin intérieur. Cela m a appris a exprimer une partie de ma personnalité et d'aller plus loin qu'une pure exécution technique.
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Or des Talus
Lundi 5 janvier à 20h00 au vingtième théâtre, 7 rue Plâtrières – 75020 Paris
Tarif unique : 16€
Réservations :
http://www2.danseenseine.org/creation/paiement_places_odt_5janv
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Deux nouveaux mécènes font confiance à Danse en Seine
Nous sommes fiers de vous annoncer aujourd'hui deux nouveaux partenaires, qui nous font confiance dans notre démarche dans le quartier des Amandiers : la fondation SNCF et la fondation SFR.
Grâce à leur soutien, ainsi qu'à celui de la fondation Groupe RATP, nous pourrons financer la location du Vingtième Théâtre pour le spectacle Jeune Public du samedi 13 décembre, la captation, les costumes et une exposition photo retraçant notre action.
Même pas Seul, à la Halle Pajol le 29 Novembre
Découvrez le duo "Même pas seul" créé en 2006 au théâtre de Châtillon avec Thomas Lebrun, et repris par Arthur Perole et Ariane Derain à la Halle Pajol samedi 29 novembre à 20h, dans le cadre du festival Traverses.
"Dans cette pièce, j'ai eu envie de parler de mes racines, le Nord de la France... d'un certain Nord, celui des petites gens avec leur difficulté à être, à exprimer leurs sentiments, sourds à leur propre détresse comme à celle de l'autre... Alors sur fond de carnaval de Dunkerque et de télévision, dans notre F2 boulevard de la mer, on met un sacré bazar, on rit, on pleure, on meurt avec Leonardo Di Caprio... et on ne sait rien de soi. Même pas seul, c'est Titanic, en espérant ne pas faire naufrage... c'est une envie d'aimer" - Christine Bastin
Ne manquez pas non plus la soirée partagée de la veille, où vous pourrez (re)découvrir "Femmes" de Christine Bastin.
5€ - Réservations : groupetraverses@gmail.com ou 06 23 01 18 09
La Scène Ouverte du 3 octobre, un avant-goût prometteur
C’est un aperçu de très bon augure que les danseuses de Danse en Seine ont offert à un public nombreux et varié ce soir d’octobre. Nous étions quelques-uns, en effet, à pouvoir préjuger d’un travail chorégraphique toujours en construction mais livré à la curiosité des spectateurs de tous âges, tel un regard furtif mais admirateur posé sur le tableau non achevé d’un peintre en pleine création.
Les trois extraits présentés, préfigurant les trois actes du spectacle Or des talus qui se tiendra le 5 janvier, s’appuient sur les thèmes aussi mystérieux qu’apparemment décousus de l’abnégation, la rencontre et la cavale.
Ce début de périple est marqué par les mouvements sacrificiels d’un groupe de jeunes filles aux regards contraires. Au vu des visages éberlués des plus jeunes spectateurs, nul doute que les saccades des danseuses auront posé plus de questions qu’apporté de réponses auprès du public. Cette absconse abnégation est apparemment plurielle mais collective.
Au foisonnement de la kyrielle suit un duo, un homme et une femme, puisque le doute n’est pas permis. D’une délicatesse affectée, la rencontre de ces ceux complémentaires entend montrer avec une grâce non tempérée l’apprivoisement des deux personnages.
Le coup de fouet viendra de la cavale, véritable performance artistique autant qu’exploit cardiologique. Entraînées dans une ronde infernale dont l’horlogerie impeccable s’emballe toujours plus à chaque tour, les danseuses semblent happées dans une fuite en avant irrémédiable. De cette mécanique de l’angoisse, on retient les affres des cris de transe, les à-coups faussement désarticulés et le souffle haletant. Le souffle du public était lui, coupé.
Arnaud, pour Danse en Seine
Rencontre avec l'équipe artistique d'Or des Talus #3
[UPDATE] Les prochaines représentations d'Or des Talus auront lieu à Toulouse le 26 septembre et à Avignon les 17 et 18 octobre]
Rencontre avec Camille Delache qui interprètera le personnage d'Emilie...
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Où as-tu cherché l'inspiration ?
Que traverses-tu en terme d'état de corps, de sensations ? Quelles sont les difficultés de cette duo ?
Plus largement, qu'est ce qui t'a attiré dans ce projet ?
Orianne et Jocelyn nous ont présenté le projet dans le cadre des scènes ouvertes de Danse en Seine. Très vite, je trouvais très intéressant d'être interprète pour deux chorégraphes qui lançaient leur première création. Nous allions être des prototypes d'un prototype !
Qu'est ce qui te marque le plus dans la pièce ?
Que t'aura appris cette aventure artistique ?
En grande partie, le processus de création nous apprend à écouter, à se laisser guider par Orianne et Jocelyn en respectant leurs partis pris de chorégraphes.
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Or des Talus
Lundi 5 janvier à 20h00 au vingtième théâtre, 7 rue Plâtrières – 75020 Paris
Tarif unique : 16€
Réservations :
http://www2.danseenseine.org/creation/paiement_places_odt_5janv
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