Mois : novembre 2014

Rencontre avec l'équipe artistique d'Or des Talus #4

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La première représentation d’Or des Talus aura lieu le 5 janvier 2015 au Vingtième Théâtre à Paris. Or des Talus est une pièce inspirée du roman noir mais poétique de Jean-Louis Carrasco Penafiel chorégraphie par Orianne Vilmer & Jocelyn Muret pour onze danseurs de la compagnie Danse en Seine. D’ici la première, une série d’interviews de l’équipe artistique du projet sera publiée sur le blog, à retrouver sur la page dédiée.
Caroline d'Avout, interprète du tableau intitulé La Cavale, répond à nos questions :

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Raconte nous le tableau de la cavale !

La cavale est un circuit fermé en constant mouvement. Il est l’expression même de cette routine qui nous étouffe et qui tourne à un rythme effréné.

A première vue cela peut paraître simple : nous formons un groupe soudé tournant en rond (enfin en carre!). Mais à regarder de plus près, nous évoluons au fur et à mesure vers une individualité qui s’énerve, s'écharpe pour essayer de sortir de son cadre. On peut sentir ainsi l’énervement et l’agressivité naitrent en chacune de nous.

Où as-tu cherché l'inspiration ?

Dans cette zone d’ombre que l’on refoule. On a tous un environnement qui nous échappe, des événements en dehors de notre contrôle et qui nous impactent pourtant. Souvent désemparé on se reprend en levant la tête contraint « d’aller de l’avant »… mais le sentiment persiste.
J’ai cherché dans ces sentiments profonds d’injustices et de solitude face à des situations personnelles. J’ai en tête ce cri intérieur qui ne demande qu’à s’échapper et que je n’exprime pas par la voix. Une violence primitive retenue qui s’exprime pour moi par un mouvement corporel et artistique.

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Que traverses-tu en termes de sensations, d'états de corps ?

Dès le début, tout le groupe est connecté. Le rythme ne laisse pas de place à l’hésitation. Nous devons être déterminés, les mouvements synchros et précis.
Il y a donc un sentiment d’urgence qui émerge en premier lieu. Ce besoin d’aller de l’avant et d’y aller vite !
Il faut ensuite faire place à l’abandon et se dissocier du groupe par le mouvement, tout en restant a l'ecoute les une aux autres. En somme, il n’y a plus de mouvements synchronisés mais la connexion doit être là. C’est d’ailleurs ce lien entre nous qui permet l’explosion des émotions. Ce bruit qui n’est au départ qu’un chuchotement se transforme en hurlement se propageant dans tout le corps. Cette vague d’émotion prend au tripe jusqu’à lancer ce cri. Ce cri intérieur lâché jusqu’à ne plus avoir de souffle... et finalement la vie continue. Purgé de haine et de violence, le rythme du groupe reprend ses droits. Pour moi cette cavale est une boucle, l’expression d’un éternel recommencement.

Quelles sont les difficultés que tu rencontres ?

Sans hésitation la mémoire !! C’est infernal à apprendre. Les tours passent mais ne se ressemblent pas. Les changements sont parfois subtils et il est impossible d'identifier a quel tour on est! Il faut donc faire et refaire, jusqu’à ne plus réfléchir et obtenir seulement la mémoire du corps. Une demi seconde de décalage et l’effet de groupe est imparfait. Il faut faire ressortir une netteté et une précision qui est difficile a atteindre.
Il n’a pas été simple également de lâcher prise et de rentrer dans l’état de corps nécessaire.  Il a fallu beaucoup de patience de la part d’Orianne et Jocelyn pour nous révéler au fur et à mesure.

Plus largement, qu'est ce qui t'a attirée dans ce projet ?

J’ai été impliquée dès le début de ce projet à travers les ateliers des scènes ouvertes. J’ai apprécié l’audace et l’implication d’Orianne et Jocelyn dans ce projet. Avec cette ambition, ils ont réussi à convaincre toutes les danseuses de la compagnie. C’est cette volonté qui m' attire. Pour la cavale, étant de nature très pressée, la rapidité de la chorégraphie m’a tout de suite séduite !

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Qu'est-ce qui te marque le plus dans la pièce ?

Les personnages sont marquants, avec des caractères forts qui ne laissent pas indifférents. Ces personnalités nous plongent dans un univers noir et envoûtant. J'apprécie cette énergie tout au long de la pièce qui démontre le travail acharné et complice de toute la compagnie.

Que t'aura appris cette aventure artistique ?

Le travail est finalement de faire un chemin intérieur. Cela m a appris a exprimer une partie de ma personnalité et d'aller plus loin qu'une pure exécution technique.

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Or des Talus

Lundi 5 janvier à 20h00 au vingtième théâtre, 7 rue Plâtrières – 75020 Paris

Tarif unique : 16€

Réservations : 

http://www2.danseenseine.org/creation/paiement_places_odt_5janv

Articles précédents : 

Interview des chorégraphes

Interview de l'auteur

Interview de Marie Simon

Interview de Sophie Romanet

Interview de Camille Delache


Deux nouveaux mécènes font confiance à Danse en Seine

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Dans le cadre du projet Danse, Ecole & Opéra et du développement de la vie culturelle dans le quartier politique de la ville des Amandiers, Danse en Seine a sollicité des partenaires privés pour financer ses actions.

Nous sommes fiers de vous annoncer aujourd'hui deux nouveaux partenaires, qui nous font confiance dans notre démarche dans le quartier des Amandiers : la fondation SNCF et la fondation SFR.

L'Association consacre le premier trimestre de l'année scolaire 2014-2015 à la création d'un spectacle avec des élèves de tous âges en dehors du temps scolaire, sur le thème de la commémoration du centenaire de la Première Guerre Mondiale.
Grâce à leur soutien, ainsi qu'à celui de la fondation Groupe RATP, nous pourrons financer la location du Vingtième Théâtre pour le spectacle Jeune Public du samedi 13 décembre, la captation, les costumes et une exposition photo retraçant notre action.
Un grand merci à ces deux fondations pour leur confiance !
Si vous aussi vous souhaitez nous aider dans nos projets solidaires et en plus bénéficier d'une saison culturelle concoctée par Danse en Seine, n'hésitez pas à adhérer !
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Même pas Seul, à la Halle Pajol le 29 Novembre

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Découvrez le duo "Même pas seul" créé en 2006 au théâtre de Châtillon avec Thomas Lebrun,  et repris par Arthur Perole et Ariane Derain à la Halle Pajol samedi 29 novembre à 20h, dans le cadre du festival Traverses.

"Dans cette pièce, j'ai eu envie de parler de mes racines, le Nord de la France... d'un certain Nord, celui des petites gens avec leur difficulté à être, à exprimer leurs sentiments, sourds à leur propre détresse comme à celle de l'autre... Alors sur fond de carnaval de Dunkerque et de télévision, dans notre F2 boulevard de la mer, on met un sacré bazar, on rit, on pleure, on meurt avec Leonardo Di Caprio... et on ne sait rien de soi. Même pas seul, c'est Titanic, en espérant ne pas faire naufrage... c'est une envie d'aimer" - Christine Bastin

Ne manquez pas non plus la soirée partagée de la veille, où vous pourrez (re)découvrir "Femmes" de Christine Bastin.

5€ - Réservations : groupetraverses@gmail.com ou 06 23 01 18 09


La Scène Ouverte du 3 octobre, un avant-goût prometteur

C’est un aperçu de très bon augure que les danseuses de Danse en Seine ont offert à un public nombreux et varié ce soir d’octobre. Nous étions quelques-uns, en effet, à pouvoir préjuger d’un travail chorégraphique toujours en construction mais livré à la curiosité des spectateurs de tous âges, tel un regard furtif mais admirateur posé sur le tableau non achevé d’un peintre en pleine création.

Les trois extraits présentés, préfigurant les trois actes du spectacle Or des talus qui se tiendra le 5 janvier, s’appuient sur les thèmes aussi mystérieux qu’apparemment décousus de l’abnégation, la rencontre et la cavale.

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Ce début de périple est marqué par les mouvements sacrificiels d’un groupe de jeunes filles aux regards contraires. Au vu des visages éberlués des plus jeunes spectateurs, nul doute que les saccades des danseuses auront posé plus de questions qu’apporté de réponses auprès du public. Cette absconse abnégation est apparemment plurielle mais collective.

Au foisonnement de la kyrielle suit un duo, un homme et une femme, puisque le doute n’est pas permis. D’une délicatesse affectée, la rencontre de ces ceux complémentaires entend montrer avec une grâce non tempérée l’apprivoisement des deux personnages.

Le coup de fouet viendra de la cavale, véritable performance artistique autant qu’exploit cardiologique. Entraînées dans une ronde infernale dont l’horlogerie impeccable s’emballe toujours plus à chaque tour, les danseuses semblent happées dans une fuite en avant irrémédiable. De cette mécanique de l’angoisse, on retient les affres des cris de transe, les à-coups faussement désarticulés et le souffle haletant. Le souffle du public était lui, coupé.

Arnaud, pour Danse en Seine


Rencontre avec l'équipe artistique d'Or des Talus #3

[UPDATE] Les prochaines représentations d'Or des Talus auront lieu à Toulouse le 26 septembre et à Avignon les 17 et 18 octobre]

La première représentation d’Or des Talus aura lieu le 5 janvier 2015 au Vingtième Théâtre à Paris. Or des Talus est une pièce inspirée du roman noir mais poétique de Jean-Louis Carrasco Penafiel chorégraphiée par Orianne Vilmer & Jocelyn Muret pour onze danseurs de la compagnie Danse en Seine. D’ici la première, une série d’interviews de l’équipe artistique du projet sera publiée sur le blog, à retrouver sur la page dédiée.

Rencontre avec Camille Delache qui interprètera le personnage d'Emilie...

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Raconte-nous ton personnage !

Je danse Émilie, l'amoureuse de Julien, qu'il rencontre au milieu de la pièce. Au premier abord, Émilie est un personnage plutôt simple car il s'agit de la figure amoureuse de la pièce. Celle qui va changer illuminer l'existence de Julien malgré sa propre histoire,  assez lourde à porter.

Où as-tu cherché l'inspiration ?

Tout d'abord en lisant le livre : il me semblait important de mettre des mots sur les origines d’Émilie, son histoire personnelle très dure, son amour pour Julien.
Ensuite, dans les mots des chorégraphes sur la qualité et l'expression de la danse d’Émilie. Leurs choix de musiques ont été très utiles pour me calquer à leur image du personnage.
Enfin, j'ai réquisitionné mon conjoint ! Mon tableau principal est une ode à la tendresse et à l'amour sincère de l'autre. J'ai donc eu besoin de reconstituer avec lui les mouvements pour pouvoir les incarner dans la pièce.

Que traverses-tu en terme d'état de corps, de sensations ? Quelles sont les difficultés de cette duo ?

Mes parties sont très aériennes, ce qui va très bien avec le personnage d’Émilie. Cette danse très aérienne a tendance à me décoller du sol alors que la précision réside justement dans le sol. J'ai donc dû faire un gros travail corporel sur mes appuis dans le sol pour trouver une justesse dans le mouvement.
Ce qui est complexe chez Émilie ce sont ses expressions : comment exprimer sa joie de vivre, sa simplicité d'esprit dans la danse, sans que ce soit trop théâtral ? Comment faire comprendre son envie de vivre mais sa capacité à se laisser porter, voire "bouffer" par les autres ? J'ai donc beaucoup travaillé sur mon interprétation pour que ma danse se rapproche le plus possible d’Émilie et fait en sorte d'imprimer son univers sur mon visage et dans mon corps tout au long du duo. C'est ce qui entraine le spectateur avec moi, avec nous dans le duo, et sans quoi il est difficile d'être "dedans".

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Plus largement, qu'est ce qui t'a attiré dans ce projet ?

Je dirais à la fois l'expérimentation et le livre lui-même.
Orianne et Jocelyn nous ont présenté le projet dans le cadre des scènes ouvertes de Danse en Seine. Très vite, je trouvais très intéressant d'être interprète pour deux chorégraphes qui lançaient leur première création. Nous allions être des prototypes d'un prototype !
Quant au livre, j'ai beaucoup aimé l'écriture singulière de Jean-Louis Carrasco Peñafiel, à la fois crue et naïve. Je trouvais que la volonté de la traduire en une projet de danse était à la fois compliquée et passionnante. Un beau défi à relever ensemble !

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Qu'est ce qui te marque le plus dans la pièce ?

Sa violence. Or des Talus montre tout ce que la vie peut apporter de plus cru. Elle nous emmène dans un processus de catharsis comme le voulait le théâtre antique : on s'expie par ce qu'on voit, on souffre avec les personnages.

 Que t'aura appris cette aventure artistique ?

Aventure artistique c'est le mot ! Elle m'a appris à être dans une danse plus douce que celles que j'ai dansées récemment - notre reprise de Rosas danst Rosas par exemple tranche complètement avec le personnage d'Emilie.
En grande partie, le processus de création nous apprend à écouter, à se laisser guider par Orianne et Jocelyn en respectant leurs partis pris de chorégraphes.

Or des Talus

Lundi 5 janvier à 20h00 au vingtième théâtre, 7 rue Plâtrières – 75020 Paris

Tarif unique : 16€

Réservations : 

http://www2.danseenseine.org/creation/paiement_places_odt_5janv

Articles précédents : 

Interview des chorégraphes

Interview de l'auteur

Interview de Marie Simon

Interview de Sophie Romanet