Crédits photos de l’article : Agathe Poupeney

La soirée est plutôt vendeuse : une partition de Berlioz, une chorégraphe réputée – Sasha Waltz, un mythe revisité, une distribution étoilée, un opéra dansé, une scénographie sobre et élégante… Alors forcément les attentes sont élevées. Mais sont-elles satisfaites? Avis mitigés.

L’histoire vous la connaissez déjà : les Montaigu, habillés de noir, et les Capulet, donc, en blanc, s’affrontent depuis des décennies… Le ballet s’ouvre ans surprise sur des scènes de querelles entre les deux familles. La scénographie peut néanmoins surprendre par ce doux contraste entre sobriété et sophistication : le décor évoluera au fil de la pièce. Très vite, c’est l’heure du bal masqué : les jeunes filles Capulet, accoutrées de tutus baroques, choisissent à l’aveugle un partenaire pour le bal. Echaudés par un banquet bien arrosé mais surtout mimé grossièrement par les danseurs, les duos jouent sur la perte d’équilibre.

 

Roméo ayant trouvé le moyen de s’introduire dans cet événement privé, la soirée constituera la pierre angulaire de ses amours avec Juliette. Ils se remarquent, se découvrent, se cherchent, tombent amoureux. La chronologie est totalement remaniée par la chorégraphe : les scènes cruciales sont étirées dans le temps tandis que les faits secondaires sont accélérés voire supprimés. Ainsi la scène du balcon, la mélancolie puis le désespoir de Roméo semblent suspendus dans le temps : la chorégraphe peut pleinement explorer ces moments de vive émotion.

La scénographie continue de surprendre : le solo désespéré de Roméo (Hervé Moreau) convoque le mythe de Sisyphe. Cette variation sublime, réalisée en silence par l’étoile, console le spectateur de ses trois années d’absence de la scène. Hervé Moreau, nommé en 2006 à l’issue d’une représentation de La Bayadère (décidément!), enchaîne malheureusement les blessures graves : sa dernière absence a duré plus de trois ans… Des rumeurs de démission ont même circulé il y a quelques mois… Mais durant son court retour entre deux blessures, il avait été choisi par la chorégraphe Sasha Waltza pour interpréter le rôle titre aux cotés d’Aurélie Dupont.

Revenons à nos moutons… Le ballet sublime également la scène des adieux des deux amants, autour de ce tombeau de pierres.

Après un final assez longuet concluant à la réconciliation des deux familles, le rideau tombe sous de généreux applaudissements.

 

 

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Réservation sur internet par téléphone au 08 92 89 90 90 (du lundi au vendredi de 9h à 18h et le samedi jusqu’à 13h) ou aux guichets (du lundi au samedi de 14h30 à 18h30).