Pour la sixième édition des scènes ouvertes de la compagnie, c’est plus de 25 danseurs qui se partageaient l’affiche !

A quelques semaines de Danse en Seine 5.0, la soirée anniversaire de l’association, les scènes ouvertes offraient une immersion dans les coulisses de l’événement : au programme, plusieurs extraits des pièces présentées les 9, 10 et 30 juin, mais aussi deux propositions libres de danseurs de la compagnie.

On entre très vite dans l’ambiance avec Re:Rosas, une reprise de Rosas Danst Rosas, la pièce d’Anne Teresa de Keersmaeker, qui avait inspiré en 2014 le trio Work in Progress. Depuis, la pièce a été transmise à toujours plus de danseurs, et la partition enrichie, par les deux chefs de projet, Camille D. et Lucie, dans une écriture très mathématique, interprétée par une distribution pas encore paritaire, mais intégrant de nombreux danseurs masculins, enfin !

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On retrouve ensuite avec plaisir la première pièce de la compagnie, créée par Bérangère Roussel et revisitée par Agnès Vilmer, Toutes, somme Unes, une pièce sur l’individualité et le groupe. Un travail sur l’espace et les directions, avec une toute nouvelle génération de danseurs, dont le plus jeune a à peine 12 ans, donne un nouvel éclairage sur la pièce.

Avec Echappées, ce n’est plus cinq années que nous fêtons, mais presque 14 ! En effet, cette pièce avait été composée en 2002 par Bérangère Roussel, puis transmise à de nombreux danseuses de la compagnie une dizaine d’années plus tard. Andrian a relevé le défi de reprendre ce quatuor avec trois autres acolytes, pour le meilleur effet ! Cette pièce aérienne et féminine change résolument d’allure et de signification lorsqu’elle est interprétée par quatre hommes. Le public a su récompenser cette audacieuse initiative…

Puis soudain, le public est plongé dans le noir… Quelques éclats de lumière, des lampes de poche sans doute, utilisées par les interprètes pour reprendre différemment Agonie, le fameux tableau des perruques rouges de la pièce Agatha (écrite par Bérangère Roussel pour la compagnie). Emilie et Yolaine ont entraîné avec elles cinq autres danseuses dans cette version encore plus noire de ce « polard chorégraphique ».

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Après ce florilège de pièces quasiment historiques de la compagnie, place au neuf !

Louis signe sa première création, Abîmes : « Récit dystopique centré sur ses principaux protagonistes : les trois fondateurs de la Fédération du Lacque sont l’émotive et bouillonnante Alsatia, le froid et calculateur Evariste et la raisonnable et sensible Kilsay, rejoints ensuite par les deux comètes que sont la terrible Okhrana et la pétillante Winnipeg ». Sur une musique de Zack Helsey, Louis déclame un texte touchant, trame sonore à la danse émouvante de Diane, très belle interprète découverte récemment aux ateliers artistiques.

Le voyage continue avec Bois de Rosas, création issue à la fois du projet Rosas et des interventions des bénévoles au sein de la maison d’arrêt de Bois d’Arcy… On ressort profondément marqué par la présence intense des interpètes de ce trio à l’écriture singulière signé Léonard. La pièce continue son chemin jusqu’aux soirées de Danse en Seine 5.0 : on attend impatiemment la dernière étape !

La soirée se termine dans la légèreté avec Les Volontaires, une création de Camille D. pour 5 danseurs. « Cette pièce créée autour de la thématique de la volonté présente les volontaires. Ce sont ceux qui ont trouvé l’équilibre. L’équilibre entre la volonté et la contrainte, l’interne et l’externe. Ce sont eux qui ont négocié avec eux-mêmes pour que la volonté soit plus forte que la contrainte. Ce sont ceux qui sourient. C’est aussi l’équilibre de la danse. L’équilibre entre ce que l’esprit veut et ce que le corps peut. De cette opposition nait l’imagination, de cette volonté la création. » On jouit de la connexion entre les danseurs, de leur plaisir d’être ensemble, dans cet équilibre qu’ils semblent avoir trouvé collectivement…