[UPDATE] Les prochaines représentations d’Or des Talus auront lieu à Toulouse le 26 septembre et à Avignon les 17 et 18 octobre]

Or des Talus est une pièce inspirée du roman noir mais poétique de Jean-Louis Carrasco Penafiel chorégraphie par Orianne Vilmer & Jocelyn Muret pour onze danseurs de la compagnie Danse en Seine. D’ici la première, une série d’interviews de l’équipe artistique du projet sera publiée sur le blog, à retrouver sur la page dédiée.

Laure Nouraout vous parle du tableau Souvenir maternel, dont l’écriture se termine à peine.

Parle nous du tableau Souvenir maternel !

C’est un tableau qui a émergé tardivement dans la création : Jocelyn et Orianne avaient cette envie d’un personnage un peu positif dans la vie de Julien, mais son identité est restée floue pendant un moment. Nous avons fait plusieurs répétitions pour faire des tentatives : un homme, une femme, quelqu’un de rigide, peut-être un peu militaire – qui fait écho à un autre personnage du roman. Finalement, à se poser les bonnes questions, Orianne et Jocelyn ont voulu donner vie à la mère de Julien. C’est un personnage onirique, flottant, une apparition dans l’esprit de Julien. Pour moi, elle est plus une représentation, une idée, un souvenir lointain dans sa tête.

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Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Je n’ai pas lu le roman, par choix, pour ne pas être trop influencée. Pour l’inspiration, je me fie à ce qu’Orianne et Jocelyn me communiquent : quelles sont leurs inspirations, leurs images, pour être au plus près de ce qu’ils recherchent, en tous cas en répétitions. C’est important pour moi de me conformer à ce qu’ils veulent, avant d’aller chercher ma propre interprétation. Cela se fait en deux temps, finalement. Quand je danse, j’essaye plus de ressentir moi-même ce que je veux que le personnage inspire : la chaleur, le bien-être, le confort, quelqu’un de serein, paisible et harmonieux.

Que traverses-tu en termes de sensations, d’états de corps?

La qualité contrôlée et lente est assez proche de ma qualité naturelle. Je suis donc concentrée sur l’interprétation. En répétitions, Orianne a cherché à me faire sortir des chemins que j’utilise habituellement : comment initier le mouvement différemment, avec de nouvelles parties du corps, donc c’est un mélange de léger inconfort pour moi, car les chemins sont nouveaux, avec une impression extérieure de bien-être. En tant qu’interprète, c’est à moi de transmettre cette facilité, quelque soit ce que je traverse au même moment.

Quel est le plus difficile en tant qu’interprète de ce tableau ?

Ce tableau arrive après le Prologue, une partie assez violente, et la Cavale, rapide et agressive : il faut donc maintenir le spectateur en haleine, tout en étant dans un registre très doux et calme. Pour moi, le défi est de réussir à avoir autant de présence, en étant seule à danser (Julien est sur scène, mais les interactions sont rares), et avec des mouvements simples et lents. J’espère réussir à emmener le spectateur avec moi dans ce moment agréable, cet apaisement furtif dans le parcours de Julien.

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Qu’est ce qui t’a attirée dans ce projet ?

La curiosité je crois. La première fois que j’ai entendu parler d’Or des Talus, c’était à un atelier Scènes Ouvertes : nous étions quatre danseuses aux Amandiers, Orianne a pris le bouquin, et nous a lu le « Prologue ». A ce stade, elle savait que le roman l’avait touchée, mais elle ne savait pas encore que cela deviendrait une pièce d’une heure. Je connais Orianne depuis des années, et pour moi, c’était normal de l’accompagner et de la soutenir dans ce projet. Et je crois qu’avec Jocelyn, ils peuvent en être très fiers !
D’autant que ce n’est pas forcément simple de partir d’un bouquin : j’aime bien les écouter parler de leurs choix artistiques, savoir pourquoi ils utilisent tel ou tel personnage, comment ils utilisent ou au contraire s’éloignent du livre, pourquoi tel tableau a cette qualité… Ce que le spectateur ne voit pas, c’est le chemin qui est parcouru par toute l’équipe artistique avant d’arriver à la version finale, et je trouve cela tout aussi intéressant.

Quel est le tableau qui te plaît le plus ?

J’en ai deux : le premier est la Mère d’Emilie. Je l’ai vu la première fois sur la scène du Vingtième Théâtre, lors du spectacle Et Vint & Une Danse. J’ai trouvé Sophie incroyable, telle que je ne l’avait jamais vue. Elle avait une présence, une intensité fulgurante. Je crois que je me suis arrêtée de respirer pendant toute la durée de l’extrait !

L’autre tableau, c’est le duo de la Rencontre : Marie et Camille nous ont montré le début de leur exploration lors d’une répétition. C’était timide, fragile… et en même temps très émouvant. J’ai même senti une larme perler au coin de l’oeil. Je ne voyais plus des danseuses, mais les deux personnages prendre vie, avec une tendresse très touchante.

Que t’aura appris cette aventure artistique ?

Je crois que c’est encore trop tôt pour répondre à la question, j’ai besoin de le vivre sur scène pour le savoir. Mais venez me trouver après la Première, j’aurais certainement une réponse !

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Or des Talus

Lundi 5 janvier à 20h00 au vingtième théâtre, 7 rue Plâtrières – 75020 Paris

Tarif unique : 16€

Réservations Paypal

Articles précédents :

Interview des chorégraphes

Interview de l’auteur

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Interview de Véronique Bernier

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