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Depuis janvier 2014, Marie s’est principalement consacrée à la création d’Or des Talus dans laquelle elle avait le rôle principal, celui de Julien. Mais, appelée par des projets artistiques au Chili entre septembre et décembre, Marie ne pourra pas assurer les prochaines dates de la tournée de la compagnie, le 26 septembre à Toulouse et les 17&18 octobre à Avignon… Elle profite de ses dernières semaines en France pour transmettre son rôle à celle qui l’avait crée pour elle, Orianne. Marie nous raconte cette nouvelle expérience.

Comment as-tu abordé la transmission de ton rôle Julien ?

Avec beaucoup de confiance en Orianne. Ce rôle, nous l’avons créé ensemble, il s’agissait seulement de lui donner les petites clefs que j’avais accumulées sur deux ans en tant qu’ interprète. Ce qui était important pour moi c’était de donner les moteurs internes du mouvement, qu’elle puisse ressentir les différentes qualités.
J’ai donc eu un premier temps avec Orianne seule à seule pour lui transmettre ce qui lui manquait de la mémoire, pour décortiquer certains passages et pour lui donner des retours extérieurs sur ce qu’elle donnait à voir. Souvent, je dansais avec elle pour pouvoir revivre et lui raconter les sensations qui me traversent et me guident. J’ai essayé de donner des repères variés : tactile, visuel, émotionnel, intellectuel. J’ai vécu cette transmission comme un accompagnement. Très vite Orianne a été autonome et je me suis placée en simple regard extérieur.                    

Pour les tableaux collectifs, notamment la Cavale, nous étions deux répétitrices avec Caroline, pour deux transmissions à Lucie & Orianne. Etant donnė qu’il s’agit d’un quatuor c’était idéal. Chacune transmettait sa partition personnelle à sa remplacante tout en pouvant consulter l’autre pour les unissons. Nous nous sommes bien complétées. Puis rapidement, Emmanuelle et Florie nous ont rejointes, leur présence a permis de retrouver la synergie du groupe.
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Que cela t’apporte-t-il après l’avoir tant de fois dansé?

Je réalise l’effet côté spectateur !

Transmettre son rôle demande de mettre des mots sur ce que nous faisons, de préciser, pouvoir expliquer chaque mouvement.
Quand il y a des mouvements parasites personnels cela nous permet de les identifier et de les dissocier de la partition, lorsqu’il y a des moments improvisés : le fait d’expliquer nos systèmes nous permet d’en prendre conscience alors que nous dansions peut être « sans réfléchir ».

C’est enrichissant également de voir l’adaptation d’un autre corps à une chorégraphie que nous avons déjà dans le corps… Quel mot résonne pour l’autre? Quelle observation sur son organisation corporelle va lui permettre d’effectuer le mouvement ? Mais surtout; voir les nuances qu’apporte le changement de danseur. Orianne est en train de créer son Julien. Les ėtats sont transposés à travers son corps ce qui donne un nouveau relief au personnage !

Danse En Seine  Culture Au Quai 27 sept 2014-1BQ

 Et côté spectateur, que traverses tu ?

J’adore pouvoir observer les scènes auxquelles je participais ou bien que je voyais des coulisses côté spectateur.
Voir un rôle que nous avons dansé permet d’avoir un miroir émotionnel sur ce que nous donnons à voir en ressentant « telle chose » pendant que nous dansons. Je peux me demander ce que ces corps me renvoient tout en sachant comment ils sont nourris et ce que les chorégraphes veulent obtenir…

Informations pratiques :
Samedi 26/09/2015 à 20h30 – Tarif unique : 12€ – Auditorium Saint-Pierre des Cuisines, 12 place Saint-Pierre, 31000 Toulouse
Réservations ici